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   Ces détails donnés par M. de Boissi n'ont pu l'être sur l'ins-
pection de la médaille, puisque celle-ci fut perdue pendant
près de deux siècles. Je ne sais par quelle révolution de cir-
constances ce médaillon est passé en Belgique, où M. Eliacin
Carmoly, grand rabbin de cet état, vient de le découvrir, il
y a quelques années. Cette médaille, retrouvée fort heureu-
sement pour l'histoire, a donné l'occasion au célèbre Israélite
de présenter un savant mémoire à l'Académie royale des
Sciences et Belles-Lettres de Bruxelles, le 6 décembre 1834.
Bien des fois, dans le cours de cette histoire, j'ai dû revenir à
ce document p r é c i e u x , fruit de consciencieuses recherches.
   M. Carmoly se trouve en plusieurs points en désaccord
avec Menestrier et de Boissi. « Malheureusement, dit cet
« a u t e u r , on ne trouve nulle part que les Juifs aient bâti une
« nouvelle synagogue à Lyon , sous Louis-le-Débonnaire. »
    Après les détails précédemment donnés et les faits résul-
tant des correspondances d'Agobard , je ne pense pas , pour
mou compte , qu'il puisse exister quelque doute sur la vérité
de l'établissement d'une synagogue nouvelle, et quoi que
puisse dire M. Carmoly, je n'attribue pas à une autre cause
la médaille frappée en l'honneur de Louis. Quelques autres
erreurs de prévention se glissent dans la partie historique
écrite par M. Carmoly, mais elles sont indubitablement le
résultat de Péloignement qui mettait le rabbin belge dans
l'impossibilité de puiser à des sources sûres; e t , d'un autre
côté, la diversité des croyances excuse le blâme amer qu'il se
plaît à déverser sur Agobard avec trop d'aigreur.
    C'est d o n c , selon M. Carmoly, la haute protection et seu-
lement la haute protection dont l'empereur couvrit les Juifs
dans la querelle de l'archevêque, qui excita dans leur cœur le
sentiment d'une vive reconnaissance. « Il est probable que
leur chef, voulant faire connaître à l'empereur combien la
communauté israélite était pénétrée de respect et de gratitude,
fit frapper en son honneur celte médaille à l'effigie du prince.
C'était le plus grand honneur que les Juifs pouvaient lui dé-