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nière q u e , d'après sa volonté, l'homme intérieur, créé à son
image, n'est sujet à nulle créature , ni aux hommes , ni aux
anges , mais à lui seul. C'est pourquoi il a dit expressément
touchant cette soumission de l'esprit: Vous adorerez le Sei-
gneur votre Dieu, et vous ne servirez que lui seul.
    « L'apôtre, pour nous faire voir cet homme intérieur, qui
qui n'a aucune distinction de sexe, de condition ou de nais-
sance, d i t : Dépouillez-vous du vieil homme avec ses actions, et
revêtez-vous du nouveau, qui, par la connaissance, se rétablit
à l'image de celui qui l'a créé, dans lequel il n'y a ni Gentils,
ni Juifs, ni circoncis, ni incirconcis, ni barbares, ni Scythes,
ni esclaves, ni libres, mais Jésus-Christ est tout en vous.
    « L'édit de l'empereur nous place dans une position d'au-
 tant plus fausse, que le maître des Juifs ne cesse de nous
 annoncer qu'il fera venir de la cour des commissaires députés
 qui nous resserreront bien , et nous empêcheront de faire
 ce que nous voulons. Cette menace empêche ceux qui vou-
 draient se convertir de se déclarer chrétiens. C'est pourquoi,
 très-saints p è r e s , qui êtes zélés pour la gloire de Dieu, ren-
 dez-nous vos bons offices auprès de l'empereur, qui est si
 chrétien et si bon, afin qu'il ôte ce scandale de l'Eglise. Cer-
 tes , il est expressément marqué dans les saints décrets que
 si quelques-uns demandent le b a p t ê m e , il est au pouvoir
 de l'évêque et de qui que ce soit des fidèles de les racheter
 de l'esclavage , en payant à leurs maîtres le prix qu'ils leur
  ont conté, ce que nous sommes prêts à faire, si on nous le
  permet. Car nous n'avons pas dessein de leur soustraire leurs
  enfants, ni leurs serviteurs, pour les ôter avec violence, mais
  seulement nous voulons que l'on n'empêche pas de venir à
  n o u s , pour embrasser la foi, ceux qui désirent de l'em-
  brasser. »
      Les tentatives d'Agobard n'amenèrent aucun résultat : l'édit
  fut maintenu. Absorbé par les préoccupations politiques,
  l'archevêque ne pensa presque plus aux Juifs., et lorsque
  Louis-le-Débonnaire eut consolidé sur sa tête la couronne de
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