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   M. Pons alla conquérir l'amour des Jurassiens , comme il
avait conquis celui des Lyonnais. Mais des ministres qui
devaient bientôt se faire un mérite de l'impopularité, ne
pouvaient pas conserver long-temps un pareil délégué :
M. Pons fut destitué. Il est rentré dans la vie p r i v é e , où le
bonheur de l'humanité est encore son rêve favori ; sa péti-
tion à la Chambre des Députés est là pour l'attester.
   M. Pons a le cœur chaud , mais sa tête est froide et l'a
garanti de tous les excès. Quelles qu'aient été les circons-
tances , dans la bonne ou la mauvaise fortune, il a gardé
religieusement sa foi politique ; il est demeuré fidèle à la
cause populaire, qu'il avait embrassée dès sa plus tendre
jeunesse. Il a toujours exprimé ses sentiments avec modéra-
tion par cela même que sa conviction a toujours été profonde
et sincère. Pendant le cours de son administration à Lyon,
des hommes qui se faisaient remarquer par l'exaltation de
leurs opinions trouvaient qu'il n'y avait pas assez d'empor-
tement dans celles de M. Pons , et s'il eût suivi leurs con-
 seils, il se fût montré extrêmement rigoureux dans l'exercice
de ses fonctions. Comme tout est changé !... Des têtes alors
volcanisées se sont depuis courbées servilement devant tous
les pouvoirs, et celle de M. Pons ne se courbe que devant
la l o i , c'est-à-dire qu'elle ne se courbe qu'avec h o n n e u r ,
 quand elle le d o i t , comme elle le doit; mais il y a compen-
 sation , M. Pons peut compter sur la patrie et sur les amis
 de la patrie; les renégats ne peuvent compter sur rien.
                                                  P. F. C.