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 nous nous faisons nn devoir de les rapporter comme devant
 compléter l'article des biographes.
    S'il est des hommes à l'éloge desquels on ne puisse avec
 quelque raison mêler un peu de blâme, assurément M. Pons
 est un de ces hommes-là. Sa longue et honorable carrière
 n'offre pas une action qu'un homme de bien ne voulût imiter,
pas un sentiment qu'il ne fût fier de partager. Ànssi ne doit-
 on pas s'étonner si l'article assez étendu que lui ont consa-
cré les auteurs de la Biographie n'est qu'une sorte de pané-
gyrique. 11 ne pouvait être autre chose, ou il fallait renon-
 cer à écrire la vie de M. Pons.
   M. Pons vint à Lyon, pendant les Cent-Jours, avec le litre
de préfet du Rhône et de commissaire extraordinaire de l'em-
pereur. Tout était sans-dessus dessous à la Préfecture quand il
y artiva. Son prédécesseur immédiat avait rompu avec toutes
les autorités : avec l'autorité militaire, parce qu'il ne faisait
rien pour pourvoir aux nombreux besoins de l'armée ; avec
le lieutenant-général de police, parce que ce fonctionnaire
ne pouvait en obtenir aucun concours pour les mesures de
sûreté publique ; avec le m a i r e , parce que le maire voulait
qu'on lui allouât au budget une indemnité annuelle de vingt-
mille francs pour frais de représentation, indemnité à laquelle
ce préfet refusa obstinément et fort raisonnablement de con-
sentir. Celui-ci était dans un faible état de santé ; il y avait
plus de dix jours qu'il n'avait ouvert aucune dépêche quand
il remit l'administration à M. Pons. Qu'on juge du cahos qui
existait et du travail nécessaire pour le débrouiller! M. Pons
se mit à l'œuvre : le jour, la n u i t , à t a b l e , aux heures du
sommeil, partout, toujours, il administrait sans cesse, sans
prendre aucun repos. II lui arriva plusieurs fois de tomber
sans connaissance, exténué de fatigue, et pourtant quelques
minutes a p r è s , il reprenait les rênes administratives.
  Cependant le temps marchait v i t e , les malheurs se sueccé-
daient avec rapidité. Lyon avait besoin de bras pour élever
des retranchements ; les habitants des communes circonvoi-