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sont dans le 3= livre du poème                de la Madelaine (1). Après
avoir fait une peinture énergique           des indécences et des scan-
dales qui se commettent dans                les t e m p l e s , l'Homère des
Carmes continue en ces termes               :

            Voilà quant à l'église ; allons à la maison ,
            Pour voir après cela si ma rime a raison.
            Les livres que j'y vois de diverse peinture ,
            Sont les livres des Rois, non pas de l'Ecriture.
            J'y remarque dedans différentes couleurs,
            Rouge aux Carreaux , aux CÅ“urs, noir aux Piques, aux Fleurs;
            Avecque ces beaux Rois, je vois encot les Dames,
            De ces pauvres maris les ridicules femmes;
            Battez , battez-les bien , battez, battez-les tous;
            N'épargnez pas les Rois, les Dames ni les Foits ;
            Je ne sais pas pourtant si vous les ferez sages ,
            Ou si vous le serez en feuilletant ces pages.
            Mesdames, jetez loin rois, dames et valets ,
            Sans perdre en ce beau jeu plus que vous ne valez ;
            Conservez votre argent pour quelque meilleur meilleur livre ,
            Brûlant ce défendu, si vous voulez mieux vivre,
            Jettez, pour n'y tomber, les cartes dans le feu ,
            Et changez d'entretien aussi bien que de jeu.
            Renoncez à Carreaux, à Cœurs, à Fleurs, à Piques,
            Suivant de point en point ces deux suivans distiques:
            « Piquez-vous seulement de jouer au piquet (2) ,


   (1) On croit assez généralement que la première édition du poème de la
Madelaine parut à Lyon, où l'auteur s'était rendu pour faire imprimer son
ouvrage. L'approbation du docteur de Sorbonne que l'on trouve en tête
de l'édition de Lyon, 1694, in-12 , est datée de Ylle-Barbe', le 28 avril
1668, et est signée ARROY. Ce docteur qui était prieur et chanoine de
Ylle-Barbe , est mort en octobre 1677 ; il est auteur de plusieurs ouvrages
de théologie et d'histoire. M. Collombet lui a consacré une Notice dans la Revue
du lyonnais, tome V , pag. 194—197.
   (2) Ce passage n'a point échappé à Dumarsais qui en a cité plusieurs au-
tres tirés du poème de La Madelaine , et qu'il donne comme des exemples
d'allusions forcées et de ridicules jeux"de mots. Voyez ses Tropes, C. XIII.