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222 sont dans le 3= livre du poème de la Madelaine (1). Après avoir fait une peinture énergique des indécences et des scan- dales qui se commettent dans les t e m p l e s , l'Homère des Carmes continue en ces termes : Voilà quant à l'église ; allons à la maison , Pour voir après cela si ma rime a raison. Les livres que j'y vois de diverse peinture , Sont les livres des Rois, non pas de l'Ecriture. J'y remarque dedans différentes couleurs, Rouge aux Carreaux , aux Cœurs, noir aux Piques, aux Fleurs; Avecque ces beaux Rois, je vois encot les Dames, De ces pauvres maris les ridicules femmes; Battez , battez-les bien , battez, battez-les tous; N'épargnez pas les Rois, les Dames ni les Foits ; Je ne sais pas pourtant si vous les ferez sages , Ou si vous le serez en feuilletant ces pages. Mesdames, jetez loin rois, dames et valets , Sans perdre en ce beau jeu plus que vous ne valez ; Conservez votre argent pour quelque meilleur meilleur livre , Brûlant ce défendu, si vous voulez mieux vivre, Jettez, pour n'y tomber, les cartes dans le feu , Et changez d'entretien aussi bien que de jeu. Renoncez à Carreaux, à Cœurs, à Fleurs, à Piques, Suivant de point en point ces deux suivans distiques: « Piquez-vous seulement de jouer au piquet (2) , (1) On croit assez généralement que la première édition du poème de la Madelaine parut à Lyon, où l'auteur s'était rendu pour faire imprimer son ouvrage. L'approbation du docteur de Sorbonne que l'on trouve en tête de l'édition de Lyon, 1694, in-12 , est datée de Ylle-Barbe', le 28 avril 1668, et est signée ARROY. Ce docteur qui était prieur et chanoine de Ylle-Barbe , est mort en octobre 1677 ; il est auteur de plusieurs ouvrages de théologie et d'histoire. M. Collombet lui a consacré une Notice dans la Revue du lyonnais, tome V , pag. 194—197. (2) Ce passage n'a point échappé à Dumarsais qui en a cité plusieurs au- tres tirés du poème de La Madelaine , et qu'il donne comme des exemples d'allusions forcées et de ridicules jeux"de mots. Voyez ses Tropes, C. XIII.