Revue du Lyonnais » série 1 - n°7 ( 1838 ) » pp.214

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   Caligula, neveu de Tibère et quatrième empereur des Ro-
mains, reçut en la cite de Lyon l'honneur de son troisième «ont
sulat. Il fit à cette occasion de grandes réjouissances publiques.,
comme jeux et spectacles, et il institua un combat et un prix
d'éloquence grecque et latine. Chaque année, il se fesait une
assemblée de rhé leurs, grammairiens et gens de lettres, devant
l'autel magnifique dédié à Auguste , au temple Alhenceum, dont
nous venons de parler. Les conditions de ce prix et de ce com-
bat étaient telles, que celui qui était vaincu était condamné à
effacer ce qu'il avait composé, avec sa propre langue, s'il n'ai-
mait mieux être fouetté de verges, ou jette dans la rivière. C'est
du moins ce que rapporte Suétone, dans la vie de l'empereur
Caligula ; mais il aurait dû nous dire aussi en quoi consistait
le salaire ou la récompense de celui qui obtenait la vic-
 toire.
    Les écoles de Lyon étaient les plus renommées des Gaules,
après celles de Marseille. Ces écoles avaient été établies pour
répandre la langue latine, en laquelle tous les actes publics
étaient écrits. Les Romains voulaient par là habituer lespeuples
soumis à entendre et à parler leur langage. Il en sortit un
grand nombre de poètes, de philosophes et d'orateurs célèbres:
l'empereur Claude lui-même y fut élevé; e t , quoiqu'il m o n -
 trât si peu de dispositions dans son enfance, que sa mère di-
 sait de lui que c'était un être inachevé, il acquit cependant
 d'assez grandes connaissances dans les lettres grecques et r o -
 m a i n e s , tellement qu'il composa 40 livres d'histoire.
   Sous Se règne de Néron, cent ans après que Lncius Plancus
y eut fondé une colonie, Lyon fut entièrement dévoré par les
flammes en une nuit. On ne sait ce qui causa cet incendie. Plus
lard, cette ville fut encore brûlée et saccagée par l'empereur
Septime-Sévère , après une grande bataille livrée à ses portes,
et dans laquelle Clodius Albinus, qui s'était fait proclamer em
pereur, fut vaincu et tué. Caracalla naquit à Lyon, lorsque Sé-
vère, son père, n'était encore que gouverneur de la province
lyonnaise. Celui-ci, après avoir défait Albin, proclama et asso-