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bois. Celui qu'on appelle le pont St-André est d'une struc-
ture hardie, n'ayant qu'une très grande arche et deux fort
petites à côté.
La ville avait mis 7,000 hommes de ses bourgeois sous les
armes, sans comprendre 100 hommes de la garde des portes ,
les archers, les arquebusiers et les bateliers, qui avaient des
compagnies uniformes et magnifiques.
Les Princes furent logés à Bellecour, dans une belle mai-
son, proche du Cours ; et le même jour, 9 a v r i l , les Princes
allèrent voir l'opéra de Phaéton. Le d i m a n c h e , 10 a v r i l , ils
allèrent à la messe à St-Jean, qui est la Cathédrale. Ils furent
complimentés par M. de Saint-Georges, archevêque et primat,
qui était accompagné de tous les chanoines, comtes de L y o n ,
en chapes. On chanta une grand'messe, dont les trois officians
étaient mitres.
J'ai vu à St-Jean l'horloge que l'on prétend avoir été faite
par le même ouvrier qui a fait celle de Strasbourg . Je me suis
rendu à St-Nizier, qui est une fort grande église assez belle.
L'après-midi, les Princes virent tirer le Perroquet par les ar-
chers. Il fut frappé trois fois par le même, qui l'emporta. Ils
virent ensuite, des fenêtres, les Pères de St-Antoine, sur le
quai de la Saône, et la joute des mariniers; ils y jouèrent
ensuite, et virent du môme endroit tirer le feu d'artifice, qui
était construit sur l'eau, entre les deux ponls de cette rivière.
En même t e m p s , toute la ville fut illuminée du haut jusques
en bas, tout le long des quais ainsi que l'église de St-Jean, les
murs des Chartreux et les hauteurs des montagnes. Tout cela
était brillant de feux et de lumières. L'artifice fut magnifi-
que , mais surtout les fusées volantes s'élevaient infiniment
plus haut que de coutume.
Le 11 les Princes allèrent à la messe aux Carmélites. L'a-
près-midi, ils tirèrent l'arquebuse, chacun un coup; le duc de
Bourgogne fit un coup de noir. Ils virent les mariniers sauter
à l'oie et aux cannes, et le soir ils allèrent à l'opéra de l'Eu-
rope Galante.