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ïfiG 1ère, de leurs principales qualités, et surtout de leurs ou- vrages. » L'Histoire littéraire du P. Colonia, divisée en deux parties, est très-curieuse sous tous les rapports , et presque toujours solide, quand l'auteur marche sur les traces de Spon, d e Gruter, de Pierre de Marca, dans la partie m o n u m e n t a l e , et qu'il ne s'abandonne pas trop , dans la partie historique, à l'esprit de système. On peut reprocher au P. de Colonia de fréquentes digressions qui l'entraînent trop loin , et qui n'of- frent pas toujours une utilité bien réelle. Ces digressions l'ont fait accuser par Desfontaines de manquer de méthode(1); et par d'autres, de mêler, de confondre les matières, et de pré- senter rarement les dates , qui servent aux lecteurs comme de jalons pour se reconnaître. En général, le P. de Colonia écrit avec assez d'impartialité, et traite les écrivains de sa compagnie avec autant de sévérité que les étrangers mômes. Il est juste de dire, à sa louange , qu'il manifeste constamment des sentiments français , et que sa conduite ne dénient jamais ses principes. Il réprouva les horreurs de la Ligue , et flétrit impitoyablement l'esprit qui l'avait formée et qui l'alimenta ; il conserve le nom de Félix Buy, qui, le premier, soutint, en 1682., dans sa Sorbonique, les quatre célèbres propositions du clergé de France, et il loue Bossuet avec sincérité. J'ignore sur quels fondements Pernetti a pu avouer que le P. de Colonia « était un peu susceptible de jalousie ; que si elle n'a pas nui beaucoup aux vivants, elle s'est étendue sur les morts , dont il recueillait les écrits pour son profit, sans leur rendre le tribut de gloire qu'il leur devait; qu'il n'a été si coupable de ce larcin littéraire pour personne que pour le P. Menestrier, dont il a dépecé les manuscrits, au point de les anéantir(2). » Pour m o i , je puis assurer que le docte J é - (1) Nouvelles du Parnasse, tom. I , pag. 390. (2) Lyonnais dignes de mémoire, tom, II, pag. 302,