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187 zèle le plus a r d e n t , avec la bonté la plus compatissante. Ces vertus réunies font la matière de l'oraison funèbre, et la p a r - tagent naturellement. Nous allons, selon notre coutume, en transcrire un endroit, qui donne au lecteur une juste idée du style et de l'esprit de l'auteur (1) : » « Que ne promettait pas un homme q u i , se dérobant aux amusements de la jeunesse, alla dès son premier âge, comme saint Paul, chercher la sagesse auxp.ieds des Gamaliel de son temps ; un homme infatigable, e t , si j'ose m'exprimer ainsi, un de ces hommes de diamants dont parle saint Chrysostome, homo adamaniinus , dont toute la vie consacrée , dévouée au travail avait des jours bien plus étendus , et des années bien plus longues et plus remplies que le commun des hommes ; un homme enfin, à qui je crois pouvoir appliquer ce qui a été dit d'un ancien, qu'il aurait pu se passer de son génie par la force de son travail, comme il aurait pu se passer de son travail par la force de son génie ? « Que ne promettait p a s , que n'annonçait pas à l'Eglise cette incroyable avidité de savoir, qui lui fit cultiver les con- naissances les plus hautes, les plus abstraites et les plus âpres; qui lui en fit dévorer les principes épineux, et qui vérifia de lui cette belle parole que Tertullien a dit (sic) de saint Irénée, qu'il fut curiossimus doctrinarum omnium explorator(2~), c'est- à -dire qu'il creusa, comme saint I r é n é e , dans tous les genres de littérature ; qu'il en voulut savoir et qu'il en sut le bon et le vrai. « Mais prenez garde que cette avidité de savoir, qui est une des maladies de notre a m e , fut dans l u i , comme dans saint Irénée, un principe de religion, un esprit de pénitence ; qu'il s'y livra, comme saint Augustin le dit de lui-même , ad do- mandam labore superbiam, pour dompter dans lui l'orgueil de l'esprit h u m a i n , en le captivant sous le joug du travail, (1) Mém de Trdvoux, 171S, avril; pag. 688. (J) Lib. Contra Valentin. cap. V.