Revue du Lyonnais » série 1 - n°7 ( 1838 ) » pp.175

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actions de ce jeune prince, ses conquêtes sur le Rhin, le grand
crédit d'Agrippine son épouse, et surtout la forle passion que
les Romains avaient pour l u i , donnèrent de si grands ombra-
ges à cet e m p e r e u r , naturellement défiaut, qu'il forma le
dessein de le perdre, pour assurer l'empire à Drusus son fils,
et pour se l'assurer à lui-même.
   «Dans cette v u e , il rappela Germanicus des Gaules, et
l'ayant envoyé dans l'Orient, sous prétexte d'y apaiser quel-
ques troubles, il le fit secrètement empoisonner par les in-
trigues de Pison, ennemi déclaré de Germanicus.
   « Voilà ce qui fait le fond de cette tragédie. L'auteur s'est
attaché scrupuleusement à l'histoire. Tout le changement
qu'il y a fait pour favoriser sou intrigue , c'est de faire e m -
poisonner Germanicus à R o m e , au lieu qu'il le fut(1) dans
l'Orient. Les personnes qui ont quelque intelligence du théâ-
tre , et surtout ceux qui ont lu les tragédies des Grecs, ne
trouveront rien à redire à ces petits changements (2).
   « On a mis la Foire d'Augsbourg à la tête du l i v r e , parce
qu'on a vu que ce dessin avait généralement plu par la nou-
veauté et par la singularité. On n'a pas laissé néanmoins de
commencer par les vers de la tragédie, qui sont beaucoup plus
travaillés que ceux du ballet, qui ont été faits avec beaucoup
de précipitation, l'auteur s'étant tellement trouvé pressé, en
les composant, qu'à peine eut-il quatre ou cinq jours pour
faire les deux dernières parties. Cependant, ils n'ont pas
laissé de plaire et d'avoir l'approbation de tous les connais-
seurs. » Journal des Savants, 1695, pag. 385.
   La première partie de ce jugement n'est nue la préface
même du P. de Colonia. Quant à la tragédie, elle lui r e p r é -

    (1) Aujourd'hui, si l'on voulait ne pas offenser la grammaire, on dirait:
il fut empoisonne.
    (2) Mon Dieu si, ils y trouveront à redire. Avec ces petits changements, vous
faites disparaître tout le mystérieux de cette rnort sous un ciel lointain. Et
puis, que va devenir le voyage d'Agrippine, si merveilleusement retracé dans
Tacite ?