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141 par vanité ; dans le sentiment du public, rien pour soutenir un établissement qui reposait sur l u i , rien pour éclairer les artistes cherchant dans son jugement un mobile et un ensei- g n e m e n t ; un comité composé d'hommes à bonnes intentions, mais qui n'étaient point suffisamment pourvus de connais- sances spéciales et de vues générales , incapables par con- séquent d'imprimer une direction utile aux ressources con- fiées à leur discernement ; alors j'ai écrit que la Société des Amis des Arts n'aurait qu'une influence stérile sur l'avenir artistique de Lyon. Le temps prouvera si je me suis trompé. LE GENTILHOMME. Lyon, 21 novembre 1837. IL Ne trouvez-vous p a s , Monsieur, que les arts se ressentent singulièrement de l'esprit de notre époque, de cet esprit po- sitif et avide qui fait de tout métier et marchandise. — On a tellement prôné que l'industrie était la providence de l'ave- vir, on a si fort déifié cette puissance des temps modernes, q u e , nouvel Anlée, elle étreint la société de ses robustes bras.—Aussi n'y a-t-il si naïf poète qui ne sache parfaitement compter, si mince romancier qui ne vende chacune de ses lignes aussi cher que possible. — O n ne voit plus de Gilbert qui s'en aille mourir â l'hôpital ; par ci par là quelques sui- cides , mais ce sont toujours des existences obscures et flé- tries, victimes de leur jeunesse et d'une innocence d'imagi- nation qui ne peut se mouler au scepticisme et à la corrup- tion du siècle. Quant aux potentats de la littérature et des a r t s , leur vie est trop douce pour qu'ils pensent le moins du