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tentions des amateurs, celles mêmes de quelques artistes-,
pourquoi faut-il que de puériles questions de préséance soient
devenues d'insurmontables obstacles ?...
   Parlerai-je encore des réunions qui avaient jadis lieu chez
M. Dumas, enlevé si prématurément à ses amis, et dont
les encouragements étaient si précieux pour l'art ? Depuis
cette mort funeste, Haydn, Mozart, Ries et Beethoven se sont
tus, et personne n'a rien tenté pour les faire sortir de ce
silence désespérant.
   J'ai dit cependant qu'on aimait la musique à Lyon : peut-
être me serait-il permis de revendiquer, pour ma part, quel-
ques-uns des efforts qui ont été faits pour l'y rendre popu-
laire.
   Il y a quelques années, qu'à ma prière , quelques jeunes
gens s'unirent à moi ; trop peu exercés pour dire de la mu-
sique sérieuse , pressés d'ailleurs par une impérieuse voca-
tion d'artiste, nous livrant sans but, sans règle, à tous les
égarements d'une imagination désordonnée, nous écrivîmes
une musique à nous , musique bien singulière ; nous avions
besoin d'un théâtre, nous choisîmes la ville entière , et nous
jetâmes chaque nuit nos accords à qui voulut les entendre.
   Oh! qui nous rendra les fraîches idées de notre jeunesse ?
Où pourrions - nous désormais retrouver le tour original
qu'elles avaient alors?
   A notre exemple, d'autres sociétés se formèrent; puis on
sentit le besoin d'envisager l'art sous un point de vue plus
sérieux ; on songea à la musique soi-disant sacrée, et alors
le cornet à piston envahit les églises. On joua des galops et
des valses aux moments les plus solennels ; chaque paroisse
 eut son orchestre, et ce fut à qui rappellerait le plus exac-
tement le genre de Strauss et de Muzard.
   Je vous demande ce qu'ont de sacré tous ces airs d'opéra,
 et si, pour être joués dans des églises, ils sont moins pro-
 fanes et mondains.
    A ce propos, encore une petite anecdote qui prouve de