Revue du Lyonnais » série 1 - n°7 ( 1838 ) » pp.096

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 classes s'habitueront à regarder les hospices d'enfants comme
 des maisons créées à leur usage. Il suffira de vivre en dehors
 du mariage, il suffira d'être pauvre, réellement pauvre, de
n'avoir aucun moyen de nourrir ses enfants, pour n'avoir
plus à redouter d'en mettre au monde ; car l'asile, destiné à
 à les recueillir, sera là, à deux pas, ouvert à tout venant et à
 toute heure. Ce ne sera plus furtivement, nuitamment, avec
la honte au front, avec la crainte d'être vu, reconnu et suivi,
que l'on viendra déposer l'enfant repoussé du sein maternel ;
mais on accomplira celte action , en plein jour, protégé par
la loi qui sanctionnera, en quelque sorte, une démarche à la-
quelle nos mœurs, plus sages que la loi, ont attaché jusqu'ici
une idée de réprobation et de déshonneur.
   Tels seraient, suivant nous, quelques-uns des résultats de
cette double mesure.
   Quant au second moyen proposé et qui consisterait à ré-
veiller l'amour de leurs enfants dans le cœur des mères, nous
ne saurions trop louer la haute moralité d'une telle mesure ;
et nous regrettons vivement que cette mesure se trouve né-
cessairement liée à l'adoption de celle qui supprimerait les
tours pour les remplacer par l'admission à bureau-ouvert.
   MM. Terme et Monfalcon ne se sont pas dissimulé que
diminuer le nombre des enfants abandonnés, ce n'est que
diminuer un mal dont il est plus sage de chercher à tarir
la source. Aussi ont-ils porté plus loin leurs regards et leur
sollicitude; au palliatif ils veulent substituer le remède ; elle
chapitre III de la seconde partie de leur livre renferme un
paragraphe qui atteste l'excellent esprit et les vues larges
et généreuses qui les ont dirigés dans leur travail.
   Toutefois, si nous applaudissons au sentiment qui a dicté
les pages remarquables que nous regrettons de ne pouvoir
citer, nous devons avouer qu'elles nous semblent avoir été
écrites sous l'influence d'une préoccupation trop exclusive.
Sans doute, cette classe que l'on est convenu d'appeler le
peuple n'est pas à l'abri du reproche qui lui est adressé;