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 à admirer ; le masque de Satan, s'il est beau, que la tête
de l'ange Raphaël, si elle est froide et mauvaise... Mais,
pour Dieu, encore une fois, Édiles, donnez-nous une statue
à la place de ce tronçon !
    A quinze lieues de Lyon, sur les bordsdu Rhône, dor-
ment de vastes carrières abandonnées, recelant la belle pierre
de CHOIN DE FAY , qui jadis servit aux monuments de notre
cité romaine. En 1825 , M. Flacheron, architecte de la ville r
 retrouva ces carrières, et en fit extraire quatre colonnes do-
riques grecques, destinées à une fontaine qui devait être éle-
vée au pied de l'Homme de la Roche* Du fond d'une grotte
s'élançait un lion vomissant l'eau dans un bassin demi-circu-
laire entouré de colonnes. Il est probable que, sur le fronton
du monument, on eût placé enfin une statue plus durable que
celle que nous voyons sur le roc. Ce projet de fontaine fut
abandonné au moment de l'exécution , et les quatre belles
colonnes, cannelées depuis, sont aujourd'hui sous le péris-
tyle du Grand-Théâtre. Ce qu'on eût fait alors pour Cléberg
ne serait-il plus possible aujourd'hui? Notre municipalité ne
pourrait-elle emprunter un bloc à ces belles carrières de FAY,
dont la pierre ressemble au marbre, et le donner à un sculp-
teur de notre cité pour en tirer un Cléberg ? Certes, Lyon
bien administrée serait assez riche pour donner aux arts cet
encouragement !
   La Société des Amis des Arts, dont l'organisation à Lyon
est un réel progrès pour notre ville abâtardie dans le négoce,
n'hésiterait pas sans doute à s'associer à une pensée géné-
reuse , et les souscriptions feraient le reste.
   La sculpture, dont les représentants assez rares sont obli-
gés de faire du métier, non par impuissance , mais par né-
cessité , acquerrait peut-être quelque gloire par l'érection
d'un monument tout lyonnais dans son but et dans son exé-
cution, et du moins on n'aurait plus à l'avenir le ridicule
spectacle d'une fête donnée à une carcasse délabrée.
                                             KAUFFMANN.