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13 l'infâme et lâche aristocratie, les conspirateurs se repaissant de crimes, l'immortelle révolution Française a lancé dans la nuit éternelle du mépris et de l'oubli, l'ignorance, cette vieille mère de la servitude. La révolution nous a donné la liberté, le plus précieux de tous les biens ; la révolution nous a donné la république, sœur de la liberté; la révolution a rayé pour toujours le mot distinction, a confondu tous les Français en un peuple d'hommes égaux en droits. L'égalité, fille de la n a t u r e , e s t a jamais fixée parmi nous. « La tête du dernier roi Capet et de son impudique épouse ont été les gages assurés qui garantissent le constant séjour de l'égalité au milieu des Français. La révolution a amené les douceurs de la fraternité , et a laissé en partage aux faux frères, aux mauvais citoyens , la honte et l'échafaud. La r é - volution a amené la chute de la déraison, dn fanatisme et de l'immoralité , et a fait asseoir sur les débris de leurs au- tels renversés , la raison , la justice, la probité , la vertu et la sagesse. « La révolution enfin a ligué contre nous tous les tyrans, pour pouvoir sonner leur dernière h e u r e , amener le jour de notre gloire, de notre triomphe, et faire retentir partout le bruit de nos victoires nombreuses et immortelles. « L'offrande la plus précieuse que nous puissions faire à l'Etre suprême est le fruit de nos glorieux travaux, l'hom- mage le plus pur sera le bonheur que nous nous préparons et la conservation de nos droits les plus chers, et l'hymne la plus harmonieuse et la plus agréable sera pour lui nos cris mille fois répétés : Vive la République!» Ces deux discours ont été vivement sentis par le peuple ; des applaudissements et des cris d'allégresse ont retenti de toutes parts, . Alors chacun s'est disposé dans l'ordre convenu, et la m a r - che s'est ouverte pour se rendre au champ de la Montagne. Un corps de cavalerie, suivi d'un détachement d'infanterie et d'une musique militaire, étaient à la tête du cortège.