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530 dérision sur des choses qui devraient toujours être entourées de respect. Ce n'est donc pas une question de peu d'impor- tance que le mérite des œuvres destinées à la propagation des idées religieuses. Qu'en désespoir de cause les peintres se jet- tent dans la peinture sacrée, puisque c'est aujourd'hui le seul moyen d'obtenir des travaux du ministère, nous le c o m p r e - nons, mais nous voudrions que ces messieurs consultassent Ja nature et la mesure de leurs forces avant d'aborder des su- jets où il est presque impossible de n'être ni imitateur ni c o - piste, et où l'on est ridicule, si l'on n'est pas sublime. Nous ne reprocherions donc pas à M. Frenet d'être tombé dans quel- ques rapprochements de détails pris à différents maîtres, ni d'avoir copié (Dieu sait comme !) le second plan de la Trans- figuration de Raphaël, s'il n'avait infligé à l'homme-Dieu son dessin incorrect, sa louche effacée, et son style gauche et lourd. C'est offenser la divinité que de la représenter ainsi; il ne faudra pas moins que l'absolution du pape pour laver un si gros péché ! Nous ne dirons rien du Portrait de famille, comme dit le li- vret ; dans l'arrangement, la couleur et le dessin, il dépasse les bornes du médiocre. Quant à Notre-Dame de Bon-Conseil, évidemment copiée de quelque tryptique byzantin, et ajustée à la façon de M. Frenet, elle nous paraît dessinée d'une m a - nière plus inhabile, si c'est possible, que sa Transfiguration. Rien de pins triste ou de plus burlesque que le groupe que le livret complaisant traite de sculpture. MM. de la Commis- sion auraient bien dû user de leur droit pour rejeter cette r é - voltante niaiserie. Quelque peu satisfait que nous soyons du Christ au jar- din des Oliviers, de M. J a n m o t , à D i e u ne plaise que nous le placions sur la même ligne que M. Frenet; cependant nous blâmerons sévèrement la vulgarité de cette figure pliée forcé- ment pour qu'elle puisse tenir dans son cadre, dont les mains sont d'un lâché impardonnable, et dont l'une des cuisses est beaucoup trop petite ; on ne trouve dans cette tête que le sen-