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504 brûler les corps, et celle de les inhumer simplement. Cette simulta- néité paraît indiquée, en effet, par les dispositions que prend Funda- nius, lorsqu'il ne se réserve qu'un eippe, tandis qu'il dépose dans un sarcophage le corps de son élève, celui-ci, sans doute, en ayant ex- primé le désir à ses derniers instants. Si l'on en juge ainsi, notre monument présentera un intérêt spécial, comme fournissant une donnée de quelque importance pour la discussion d'une question assez neuve encore, et qui m'a toujours paru difficile. Peut être aussi, cette diversité de sépulture autoriserait-elle à présumer, non sans beaucoup de vraisemblance, que le jeune élève de notre vascularius aurait embrassé le christianisme qui fit dans notre ville, au IIe siècle, un si grand nombre de prosélytes (1). Pour donner du poids à ces conjectures, qu'on me permette de rappeler brièvement quelques faits qui se rattachent aux diverses coutumes des Romains dans les funérailles. On sait que la crémation, c'est-à -dire la coutume de brûler les ca- davres, était généralement établie à Rome à une époque fort ancienne : divers écrivains nous l'apprennent (2). Cependant Pline l'ancien a fait aussi cette importante observation qu'elle n'y fut pas universelle ; il cite la famille Comélia, parmi celles qui conservèrent constam- ment l'ancien usage d'inhumer les défunts, et signale le dictateur Sylla comme le premier de cette illustre race dont le corps fut livré aux flammes, d'après sa volonté manifestée, et dans la crainte, sui- vant toute apparence, que son cadavre ne fut traité comme l'avaient été par lui les restes de Mari us (3). Il en était ainsi pour la Ville, comme on parlait alors. Quant aux provinces, si elles adoptèrent en grande partie les mœurs et les coutumes du peuple roi qui les in- corporait à ses états, il paraît néanmoins qu'elles conservèrent aussi une portion notable de leurs usages antérieurs, efcola est vrai no- (t) Privés aujourd'hui du monument que décrit Menestrier, nous n'avons aucune donnée pour en préciser l'âge, mais il est peu vraisemblable qu'il fut antérieur au II ou auIII e siècle, époque probable de l'immense majorité des inscriptions lyonnaises. (2) Notamment Pline, Nal. hist. VII, 16 (14), 54 (55). (3) Nat. hist. VII, 54 (55).