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460 fabriquer des armes. L'airain retentit et la résistence s'orga- nisa de toutes parts. M. Tribert fut désigné à la préfecture de Monlbrison et M. Jean-Jacques Baude, ancien sous-préfet à Roanne, fut appelé aux mémos fonctions dans notre ville. M. Michel Piégay occupa la mairie et fut nommé député à la chambre des représentants. L'avocat Teste ( depuis ministre de la justice ) vint seconder le mouvement et faire opérer la fédération. A cette époque, notre cilé fut sillonnée par des troupes nombreuses et des bandes indisciplinées de Roannais et de Guillolins conduits par l'infortuné général baron Moulon- Duvernet, à la présence d'esprit et à la fermeté duquel la ville fut alors redevable de sa tranquillité. Logé chez le maire, e n - touré des personnes les plus respectables, il put rassurer les citoyens, faire veiller, par des patrouilles, à la sûreté publique, et déjouer les projets incendiaires des anarchistes. Après les désastres de Waterloo, eut lieu la seconde invasion des étrangers. Saint-Etienne essuya la rigueur des réquisitions de vivres et des contributions en argent. Depuis le 31 juillet jusqu'au SI août, la ville fut en élat de siège. Le séjour de ces hôles incommodes diminuaconsidérablementla fièvre d'enlhou siasrne qui avait accueilli les Bourbons. M. Pascal avait repris le timon des affaires, M. Melqiond, un des commandants de la garde nationale, fut installé p r e - mier adjoint. Voici le serment qui était alors en usage et qui donne une idée assez exacte des exigences de cette époque : « Je jure et promets à Dieu de garder obéissance et fidélité au « Roi, de n'avoir aucune intelligence, de n'assister à aucun « conseil, de n'entretenir aucune ligue qui soit contraire à son « autorité ; et si dans le ressort de mes fonctions ou ailleurs, « j'apprends qu'il se trame quelque chose à son préjudice, je « le ferai connaître au Roi. » Ce fut l'époque d'une réaction politique, qui quelquefois fut dirigée contre des citoyens inoffensifs; néanmoins les excès n'y furent pas si violents que dans d'autres localités où ils r e n - dirent le gouvernement odieux.