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                                in
nature, puisqu'il trouve dans son sein des richesses que \a
première n'a point pu lui fournir? Or, de même que la nature,
la société est faite pour l'homme, c'est-à-dire pour le conduire
à ses fins. Car l'homme n'est point fait pour la société ;
l'homme est fait seulement pour vivre dans la société. La
société, comme la nature, lui doit donc la vie; et comme la
nature, la société lui doit donc toutes les conditions sur
lesquelles repose la vie, c'est-à-dire la paix lorsqu'il est dans le
bien, pour qu'il y reste, et le châtiment lorsqu'il est dans le
m a l , pour qu'il en sorte.
   De sorte que, le châtiment, comme la douleur, comme le
remords, dont il n'est que le supplément, ne peut être infli-
gé, comme la douleur, comme le remords, que pour l'utilité
et l'amélioration du coupable. Prenez garde d'user dans un in-
térêt purement humain d'un moyen que Dieu a établi dans un
intérêt purement divin!
   Or, la peine ayant été établie par Dieu pour la conservation
et l'amélioration de l'être, la peine de mort n'est-elle pas
absurde et contradictoire? Un châtiment peut-il être irrévo-
cable? Alors, à quoi servirait-il? N'est-ce pas détruire le prin-
cipe de la pénalité que d'infliger une peine qui plonge précisé-
ment dans le mal contre lequel toute peine a été instituée?
La vie successive n'a-telle pas été donnée au coupable pour
qu'il puisse expier et réparer ? Pour lui, le temps est-il autre
chose en essence, que cette possibilité même, accordée à l'être
successif, de révoquer ses actes? La justice de la terre peut-elle,
contrariant la justice de Dieu, ravir au coupable cette possibi-
lité précieuse du repentir? Appartient-il à un autre qu'à
Dieu, de lui clore les portes du temps ?
   L'objet de toute pénalité est de ramener le coupable au bien,
conséqueinment la règle de toute pénalité est de fournir au
coupable le moyen de s'améliorer; si donc vous faites passer
le coupable sous l'empire dé l'irrévocable, vous détruisez l'ef-
fet de la pénalité. La peine de mort n'est point une peine,
mais une horrible destruction du principe de toute pénalité.
  Yoici en deux mots toute la question de la pénalité : Son véri-
table but? L'utilité du coupable. Sa conséquence? La paix de la
société. Telle est la solution à laquelle, malgré toutes les pas-
sions politiques du moment, et malgré tous les préjugés qui
nous restent de la sociétéantique,laforceéternelledubon sens
nous ramènera toujours. Le châtiment ne peut être qu'une
pénitence et non un arrêt irrévocable. Au reste la société,
que dis-je, la justice elle-même, et ses plus illustres repré-
sentants, l'ont avoué, de toute part, ne se préoccupent-ils
pas de ce qu'ils appellent si bien un système pénitencier?
Àvez-vous bien compris toute l'admirable étymologie de ce