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417 puisse aider à se former une idée de ce qu'elle fut autrefois. Seule* ment sur son territoire, ainsi que dans quelques-uns des lieux envi- ronnants, on a découvert, en divers temps, m'a-t-on assuré, un cer- tain Dombre de ces petits objets antiques, plus ou moins précieux aux yeux des archéologues, et qui deviennent des témoins non sus- pects de l'habitation des anciens maîtres du monde sur le sol qui les restitue aux modernes. Avant la première révolution, un chanoine de Villefranche, l'abbé Goyet, possesseur d'une bonne bibliothèque et d'un assez riche cabinet d'antiquités, avait recueilli dans ces can- tons plusieurs bagatelles de cette nature, dignes de quelque intérêt (1). Mais ce n'est point de ces monuments que j'ai l'intention d'entre- tenir mes lecteurs. Celui qui doit faire l'objet de cette courte notice, occupant dans l'ordre des temps une place mitoyenne entre les an- tiquités païennes que je vieus d'indiquer, et les assemblées ecclésias- tiques qui ont illustré plus tard cette petite ville, se lie également aux deux époques; car s'il est encore romain, il appartient aux âges chrétiens, à ces siècles qui voyaient le christianisme, vain- queur de l'idolâtrie et déjà puissant, se répandre généralement dans les Gaules. Asa Paulini avait pu de bonne heure recevoir l'Evangile du salut des premiers apôtres qui l'annoncèrent à Lugdu- num; car on estfondéà étendre, fort vraisemblablement, aux envi- rons de la ville épiscopale ce que saint Grégoire de Tours a dit, des merveilles opérées par le zèle infatigable de notre grand Irénée : Qui in modicitemporis spatio, prœdicatione sua maxime, in inte- gro cimtatemreddidit christianarnÇZ). Du moins au VIe siècle, nous voyons des chrétiens en ce lieu, comme on peut le conclure de l'ins- cription métrique qui est encastrée à l'extérieur de l'église parois- siale, près de la porte, où j'ai pu moi-même en relever une copie, bien plus exacte que toutes celles qu'on en a donné jusqu'ici. A. la place (1) Après la mort du propriétaire, ces collections ne tardèrent pas à être dis- persées. Nous avons vu souvent chez les bouquinistes de Lyon des livres avec un cartouche imprimé qui faisait lire : Ex libris Goyet canonici francopolitani. Plusieurs des objets d'antiquité existent encore chez des amateurs de notre ville, notamment dans le beau cabinet de M. Lambert. (2) Bisl. Franc, 1,27. 27