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tient dans la société une sorte de paix, la seule possible
parmi les hommes.
   O n conçoit qu'avec une telle base de l'ordre social, il
n'y a pas de droits individuels, de garanties, de liberté de
la conscience et de la pensée^ par conséquent pas de droit
d'examen. Les doctrines, comme tout le reste, a p p a r t i e n -
n e n t à l'état et au p r i n c e .
   Cette catégorie n e c o m p r e n d pas seulement le despo-
tisme d'un souverain u n i q u e , mais aussi toutes les sortes
de gouvernement absolu où, vis-à-vis de l'état, il n'y a
point de droits individuels, même la dictature populaire et
démagogique.

   D'après la seconde opinion, l'homme est aussi placé sous
une loi extérieure à lui-même, extérieure même au prince
et à l'état. C'est le catholicisme en qui naissent, vivent et
m e u r e n t l'individu, l'état, le prince, tous sujets au même
maître et à la même règle, tous ne pouvant agir dans leurs
sphères, qu'en reconnaissant la suprématie qui les domine
et les juge, arbitre nécessaire n o n seulement e n t r e les d i -
vers états, mais encore e n t r e les sujets et le prince d'un
même état. On sent bien que je n e parle pas ici du c a t h o -
licisme comme fait de conscience, et doctrine spirituelle,
mais bien comme trausporlé h o r s de sa sphère dans la
constitution et la forme sociales, comme              gouvernement,
comme théocratie. Ici encore, point de liberté d'examen.
Les doctrines sont dans le domaine absolu de l'Eglise qui
les choisit, les proclame et les impose. Le prince n'est ar-
mé du glaive que pour les faire t r i o m p h e r .

   Ce que je viens de dire, c'est l'idéal du despotisme et de
la théocratie. Sans doute, l'un n'a jamais existé complète-
ment, pas même sous Louis X I V , ni l'autre dans toute sa