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mocraliques. Les hommes qui défendent l'état actuel des choses
éprouvent tout autant de sympathie pour la classe pauvre
que les partisans du laissez-passer. Seulement ils pensent
mieux comprendre ses véritables intérêts de bien-être et de
prospérité.
   Ils pensent que si vous veniez à ruiner l'agriculteur, vous
n'enrichiriez ni le vigneron, ni l'ouvrier des villes qui vit en
fabriquant les produits industriels ; car de toutes les industries,
celle dont la prospérité ou la gêne réagissent le plus puis-
samment sur toutes les autres, c'est l'industrie agricole, parce
que la masse des consommateurs qu'elle offre à leurs produits,
forme plus des trois quarts de la population nationale.
   Ils pensent enfin qu'il y a une impérieuse nécessité à con-
server à notre sol la faculté de produire sa viande et son pain,
si nous voulons continuera exister comme nation. Car si nous
tirions encore de l'étranger les bestiaux et les céréales, comme
nous en lirons déjà les chevaux pour les remontes de notre
cavalerie, nous serions à la merci de l'étranger qui n'aurait
qu'à fermer ses frontières pour nous mettre dans l'impossi-
bilité de vivre, comme au temps de M. Thiers il nous aurait
presque mis par ses mesures douanières à l'égard des chevaux
dans l'impossibilité de nous défendre.
   Certes, nous respectons profondément le génie poétique de
M. de Lamartine ; mais il nous semble difficile de réunir plus
de contradictions et d'erreurs en moins de mois. Aussi ne som-
mes-nous pas surpris du peu de succès qu'a oblenu son opi-
nion dans le conseil général de Saône-et-Loire. Nous espérons
que de mures réflexions viendront la modifier.