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de l'homme, mais, en maint endroit, il fait preuve d'un im-
mense savoir sur cet objet. VHexœmeron contient des pas-
sages très remarquables sur la disposition des organes et
sur leurs fonctions. Parmi eux il faut distinguer le sui-
vant qui, au point de vue de l'époque, enseigne une doctrine
très avancée, au sujet de Y influx cérébral:
   « La tête s'élève majestueusement au dessus des membres,
comme le ciel au dessus des éléments, comme une immense
citadelle au dessus des murs d'une cité; c'est d'elle que se
répandent sans cesse la vie et le mouvement dans les nerfs;
c'est elle qui lance à chaque instant la rapidité aux pieds,
le sentiment à toutes les parties, qui, semblable à un mo-
narque vigilant, administre ensemble toutes les régions (1). »
Ce passage pourrait orner un traité moderne de physiologie
sans que la science actuelle fût en droit de réclamer contre
son exactitude. Comme saint Clément d'Alexandrie, il ap-
précie parfaitement les rapports du physique et du moral, et
expose quelques idées neuves à ce sujet. Il assimile toute
passion mauvaise à un accès fébrile, febris nostra libido est, fe-
 bris noslra invidia est, febris nostra iracundia est (2). Enfin,
comme l'ont tenté de notre temps certains physiologistes, il
place dans le bas-ventre le point de départ des mouvements
passionnels, in lumbislibidiniscommotionessunt{di). Son traité
des Offices est riche en saines prescriptions hygiéniques.
   J'aurai encore â faire connaître les travaux de quelques
autres Pères de l'Eglise sur la science organique de l'homme,
en particulier ceux de saint Bazile et saint Grégoire de Na-
ziance, de saint Bernard qui fut un grand réformateur. L'es-
pace prescrit à cet article me force à ajourner ces détails.
Je terminerai par une réflexion qui me paraît très impor-

  (1) Divi Âmbrosii op. omit, 1586, Paris, p. 120.
  (2) Ici., ibid, 1. III, p. 83.
  (5) h!., ib.. n r.l.