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346 de l'homme, mais, en maint endroit, il fait preuve d'un im- mense savoir sur cet objet. VHexœmeron contient des pas- sages très remarquables sur la disposition des organes et sur leurs fonctions. Parmi eux il faut distinguer le sui- vant qui, au point de vue de l'époque, enseigne une doctrine très avancée, au sujet de Y influx cérébral: « La tête s'élève majestueusement au dessus des membres, comme le ciel au dessus des éléments, comme une immense citadelle au dessus des murs d'une cité; c'est d'elle que se répandent sans cesse la vie et le mouvement dans les nerfs; c'est elle qui lance à chaque instant la rapidité aux pieds, le sentiment à toutes les parties, qui, semblable à un mo- narque vigilant, administre ensemble toutes les régions (1). » Ce passage pourrait orner un traité moderne de physiologie sans que la science actuelle fût en droit de réclamer contre son exactitude. Comme saint Clément d'Alexandrie, il ap- précie parfaitement les rapports du physique et du moral, et expose quelques idées neuves à ce sujet. Il assimile toute passion mauvaise à un accès fébrile, febris nostra libido est, fe- bris noslra invidia est, febris nostra iracundia est (2). Enfin, comme l'ont tenté de notre temps certains physiologistes, il place dans le bas-ventre le point de départ des mouvements passionnels, in lumbislibidiniscommotionessunt{di). Son traité des Offices est riche en saines prescriptions hygiéniques. J'aurai encore â faire connaître les travaux de quelques autres Pères de l'Eglise sur la science organique de l'homme, en particulier ceux de saint Bazile et saint Grégoire de Na- ziance, de saint Bernard qui fut un grand réformateur. L'es- pace prescrit à cet article me force à ajourner ces détails. Je terminerai par une réflexion qui me paraît très impor- (1) Divi Âmbrosii op. omit, 1586, Paris, p. 120. (2) Ici., ibid, 1. III, p. 83. (5) h!., ib.. n r.l.