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342 Jantes; il coule à plein bord dans nos villes, il est la loi commune, universelle. Une curiosité inouïe, molle et luxu- rieuse agite les cœurs. Il n'est rien qu'ils n'inventent pour rallumer leurs désirs éteints, rien qu'ils n'essaient pour ré- veiller leur imagination blasée. La nalure qu'ils violentent s'épouvante de leurs excès : les femmes font l'office des hommes, les hommes celui des femmes. Quel horrible spec- tacle que cet inceste perpétuel ! Quels trophées pour notre civilisation ! (1) Voilà où en était réduit le monde! les hommes ne savaient plus vivre, selon la raison et selon la nature. Ce fut dans le but de les ramener dans cette double voie que le Pédagogue fut composé, car il n'est autre qu'un traité complet de la science de la vie. Ce grand ôvèque, dont les connaissances étaient univer- selles, n'a vu dans l'emploi des modificateurs qu'un moyen de parveuir simultanément à la force, à la santé, à la beauté, ce qui est la fin suprême de l'hygiène, comme nous l'avons reconnu. « Il est de l'essence de l'homme, dit-il, de purger son ame des souillures, de maintenir sa chair dans un état de force et de sainteté (2). Il considère la beauté du corps comme un reflet de la santé : Kberalis autem sanitalis jlos est pulchritudo. Quelle expression ! mais, ajoute—t-il plus loin, la plus merveilleuse des beautés est celle qui se reflète de l'ame sur le corps, quand elle est rayonnante de l'efful- gence du Saint-Esprit et des caractères qui en découlent, de joie, de justice, de prudence, de force, de modération, de zèle pour le bien. Tous ces sentiments impriment à la physionomie un cachet de beauté particulière, surpassant toutes les autres (3). (1) Ped. liv. III, p. 05. (2) M., liv. II, p. 50. (3) M„ id.