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Jantes; il coule à plein bord dans nos villes, il est la loi
commune, universelle. Une curiosité inouïe, molle et luxu-
rieuse agite les cœurs. Il n'est rien qu'ils n'inventent pour
rallumer leurs désirs éteints, rien qu'ils n'essaient pour ré-
veiller leur imagination blasée. La nalure qu'ils violentent
s'épouvante de leurs excès : les femmes font l'office des
hommes, les hommes celui des femmes. Quel horrible spec-
tacle que cet inceste perpétuel ! Quels trophées pour notre
civilisation ! (1)    Voilà où en était réduit le monde! les
hommes ne savaient plus vivre, selon la raison et selon la
nature. Ce fut dans le but de les ramener dans cette double
voie que le Pédagogue fut composé, car il n'est autre qu'un
traité complet de la science de la vie.
   Ce grand ôvèque, dont les connaissances étaient univer-
selles, n'a vu dans l'emploi des modificateurs qu'un moyen
de parveuir simultanément à la force, à la santé, à la beauté,
ce qui est la fin suprême de l'hygiène, comme nous l'avons
reconnu. « Il est de l'essence de l'homme, dit-il, de purger
son ame des souillures, de maintenir sa chair dans un état
de force et de sainteté (2). Il considère la beauté du corps
 comme un reflet de la santé : Kberalis autem sanitalis jlos
 est pulchritudo. Quelle expression ! mais, ajoute—t-il plus
 loin, la plus merveilleuse des beautés est celle qui se reflète
 de l'ame sur le corps, quand elle est rayonnante de l'efful-
 gence du Saint-Esprit et des caractères qui en découlent,
 de joie, de justice, de prudence, de force, de modération,
 de zèle pour le bien. Tous ces sentiments impriment à la
 physionomie un cachet de beauté particulière, surpassant
 toutes les autres (3).

  (1) Ped. liv. III, p. 05.
  (2) M., liv. II, p. 50.
  (3) M„ id.