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que se crée la propre imagination (empiétement du principe
de l'ame sur l'attribution de la force vitale), et par consé-
quent contre la fin de l'homme, et la fin de la nature.
L'apôtre considère les organes comme des agents propres à
entretenir les manifestations de ce qu'il y a d'essentiel à
l'homme, c'est-à-dire le principe moral. Il pose en principe
qu'on doit résister à ce qu'il nomme avec tant d'énergie
l'inspiration de la chair, toutes les fois que ce mouvement
doit compromettre la grande destinée de l'individu, son as-
piration vers l'infini, objet vers lequel il doit tendre et qui
Je tient, selon lui, comme dans le travail de l'enfantement.
Or, saint Paul, se fondant sur la notion la plus haute de la
nature humaine, condamne le péché comme une infraction
aux lois primordiales de la vie, comme source de ruine pour
l'harmonie vitale, omne peccatum extra corpus est. Le plaisir
sensible né de la concupiscence ne doit point être l'objet des
recherches du véritable chrétien ; il doit seulement prendre
en passant celui qui se trouve attaché aux fonctions néces-
saires à la vie :
    « Que le péché ne règne donc point dans votre corps mor-
tel, en sorte que vous obéissiez à ses désirs déréglés. Et n'a-
bandonnez point au péché les membres de votre corps, pour
lui servir d'armes d'iniquité; mais donnez-vous à Dieu
comme devenus vivants de morts que vous étiez, et conser-
vez-lui les membres de votre corps pour lui servir d'armes
de justice (1) !
   « Le corps n'est point fait pour la fornication, mais pour
le Seigneur, et le Seigneur est pour le corps (2). Que cha-
cuu sache posséder le vase de son eorps saintement et hon-
nêtement (3).
  (1) Rom., cap. IV, v. 12-13.
  (2) Cor., cap. VI, v. 1 3 .
  (3) Thessal., cap. IV, v. 4.

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