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319 q u ' à la tête pour ne pas laisser de traces de tous les coups q u ' i l recevait dans le m a n o i r . Louise et George voulaient ainsi n e pas d o n n e r satisfaction à ce qu'ils disaient être l'espionnage d u quartier. Mais le quartier était toujours assez bien informé par les filles du moulin de ce q u i se passait chez le fileur. •— George est t r o p b o n p o u r sa femme, il se laisse m e - n e r 5 — e t l'on parlait p o u r les prochains Caramentrants d'une chevauchée de l'âne. — Q u a n t à elle, ajoutait-on, puisqu'elle ne l'a pas n o u r r i , elle n'aimera jamais cet e n - fant. — E t l ' o n c i t a i t u n e foule d'exemples de tels sentiments éprouvés de la p a r t de mères, b o n n e s et excellentes p o u r ceux de leurs enfants qu'elles ont n o u r r i s , dures et cruelles jusqu'à la fureur envers ceux qu'elles n ' o n t pas allaités. L'enfant, continuellement frappé à la tête, devint sourd en bien peu de temps. Cette surdité, survenue à u n âge si t e n d r e , le rendit muet, il n'avait pas eu le temps d ' a p - p r e n d r e à parler ; l'intelligence des sons lui devint i m p o s - sible. M u e t , il n'avait plus ensuite que ses gestes p o u r r e n d r e ses douleurs. Muet, il n ' e n devint que plus détes- table pour ses p a r e n t s . Les autres enfants du quartier n e songèrent plus q u ' à le contrefaire et à r i r e de lui. Cette infirmité lui fit p e r d r e de cet intérêt si t e n d r e q u i s'atta- chait à sa position. La vivacité de ses gestes, l'action d'une physionomie toujours animée, ses petites impatiences, l'expression inachevée et incomplète de ses sensations d i - verses, cette sauvage et gutturale accentuation familière aux muets, et qui effraye, tout donnait le change sur son caractère, altérait la régularité de ses traits, et l'aversion de sa m è r e semblait se justifier (1), (1) Pendant les siècles qui précédèrent l'établissement des asiles consacrés I