Revue du Lyonnais » série 1 - n°14 ( 1841 ) » pp.250

                DE LA STATUE
                               DU



    MAJOR-GÉNÉRAL MARTIN.

                       La vertu sans argent est un meuble inutile.




   Nos lecteurs savent que, déjà depuis longtemps, le Conseil
municipal de Lyon, pour reconnaître autant qu'il était en lui
le service éminent rendu à sa ville natale par le major-général
Martin, avait arrêté que la statue de ce citoyen lyonnais se-
rait érigée sur la place Saint-Pierre, voisine de la rue où il
était né.
    Ce service, on le sait encore, c'est la création d'une école
destinée aux enfants du peuple qui veulent se consacrer à
l'industrie; c'est, en quelques points, une école semblable à
celles des Arts-et-Métiers dont l'Etat a doté quelques villes de
la France ; mais là, ne se sont point bornés les bienfaits du
major Martin. Tous les ans une somme de 12,000 francs est
employée à la délivrance des prisonniers pour dettes.
    Certes ! le major Martin ne pouvait faire un plus noble
usage de l'immense fortune qu'il avait acquise dans l'Inde, et
ce souvenir pour son pays atteste une haute vertu; mais le
don d'une somme d'argent consacré à un établissement d'uti-
lité publique, mais un secours offert aux malheureux, suffi-