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plient, et la mendicité attend encore un système complète-
ment organisé.
La brochure de M. Bonnardet aie grand mérite d'être nette
et précise : l'auteur ne se perd pas en mois inutiles : il juge
de haut et il entre en même temps dans les détails. Quoi de
plus frappant de vérité et de plus heureux d'expression que ce
tableau des inconvénients de la taxe des pauvres :
« La taxe des pauvres, telle qu'on Va faite, est donc con-
« traire tout à la fois à la justice ; car elle est inégale ;
« A la raison ; car elle accroît les charges en même temps
« qu'elle diminue les ressources ;
« A l'humanité; car elle conduit les communes qui tendent
» à s'exonérer,à maltraiter les indigents pour s'en débarrasser;
« A l'amour du travail ; car à son salaire, elle substitue
« l'aumône et encourage ainsi l'oisiveté et la paresse qui
« sont rétribuées à l'égal de la véritable indigence ;
» A la charité ; car elle rend haïssable, et fait haïr et persé-
« cuter ceux que le malheur devrait faire aimer et respecter;
« A l'esprit de famille; car elle rompt tous ses liens, en
« se substituant à tous ses devoirs que cependant elle ne rem-
it plil pas ;
« A la morale; car elle fait obstacle au mariage et favo-
« rise le concubinage et la multiplication des enfants pau-
« vres.... »
Cette citation suffit pour indiquer le style élevé et substan-
tiel, la forme arrêtée et incisive de celle brochure. Nous re-
grettons seulement qu'une table ait été oubliée : elle serait le
résumé des idées remuées et discutées dans le mémoire.
Qu'il nous soit permis en terminant, d'engager 1 J Bonnardet
VL
à s'élever de la brochure au livre. Nous connaissons déjà de
lui un travail remarquable sur les prisons : en traitant les
diverses questions qui complètent l'organisation sociale et
les réunissant en un volume, nous aurions une œuvre d'en-
semble, utile et bien faite , Ã en juger par ses premiers tra-
vaux.
Ernest FAJLCONNET.