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267 ne réfléchissant pas qu'ils ont dû être composés tous les deux en même temps, et que, si celui de xp«r°s était grec, le pre- mier devait nécessairement être grec aussi, ceux-là , dis-je, se sont imaginé que IHS n'était autre chose que la réunion des initiales des trois mots latins ; Iesus hominum salvator. L'auteur de l'opuscule dont nous vous parlons a fait cette erreur; ce qui (pour le dire en passant) est bien extraor- dinaire de la part d'un homme qui restitue les anciennes inscriptions grecques ; il a même la singulière attention de prévenir son lecteur que cet assemblage des trois lettres i, h et s, ne doit vraisemblablement pas être traduit par Iesus humilissocietas, mais bien par Ièsus hominum salvator, devise, ajoute—t—il, que les jésuites ont imaginée. Vous vous rappelez, Messieurs, que, il y a plusieurs années, M. Dupin, entrant dans la Chambre des députés, et tout effrayé d'une sorte d'apparition qui se serait dressée devant lui, annonça qu'il avait vu, sur les tentures qui, pendant la solennité de la Fête-Dieu, décoraient les dehors du palais du corps législatif, la devise même imaginée par les jésuites. Tout ce qu'il y avait en France d'hommes instruits sourit de la méprise de M. Dupin ; le célèbre jurisconsulte n'était cepen- dant pas obligé, par état, de savoir que Vêta grec majuscule (H) est figuré comme la lettre H latine ou française ; il ne traduit point les inscriptions grecques ; tandis qu'il est bien étonnant qu'un homme qui s'occupe d'antiquités fasse cette même faute, surtout après le retentissement qu'a eu, en France, la mésaventure de M. Dupin. Dans ce second opuscule, que nous pouvons considérer comme une dépendance du premier, l'auteur a eu princi- palement en vue de prouver que la réunion de quelques lettres sculptées sur un monument, et qu'on avait prises pour le monogramme IHS de Jésus, (ou, comme il l'entend, pour un monogramme composé des initiales des trois mots, Jésus