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205 sait en cela qu'obéir aux ordres donnés par Dieu lui-même à celui qui s'indigne si mal à propos de leur accomplissement [1). Pour prouver que l'ordre venait en effet de Dieu, l'auteur cite un trait de l'Exode (chap. 30, versets 30 et 31) qui ne contient cependant autre chose que le précepte donné par le Seigneur à Moïse de consacrer Aaron et sesfilspour qu'ils fussent chargés de remplir, au milieu du peuple, les fonc- tions du sacerdoce. Enfin, par surabondance de preuves du même genre, et dans le dessein de montrer jusqu'à la der- nière évidence la méprise que fit Moïse en prenant un peu trop à la lettre une espèce de calembourg matériel, il ajoute gravement ces mots qu'il faut lire deux fois avant d'affirmer qu'ils ont été réellement écrits : « Pour démontrer que notre « manière d'envisager ce fait historique n'est ni une hérésie, « ni une erreur philologique, c'est que Jéroboam fil aussi « un veau d'or, dans la même occasion, avec le même sens, « dans les mêmes vues, et que jamais personne n'en fut scan- « daliséfô). » Je pense, Messieurs, que vous connaissez maintenant l'in- telligence avec laquelle l'auteur fait usage de nos livres sa- crés pour y trouver des preuves de sa manière d'envisager les faits historiques, et le discernement avec lequel il a si- gnalé la méprise échappée, dans une occasion solennelle, au célèbre législateur; méprise (remarquez-le, je vous prie) qui eut de grandes suites, puisque, suivant l'observation que j'ai faite, les Hébreux continuèrent à répéter, pendant tout le temps de leur existence comme nation, le cantique de dou- leur que composa Moïse pour déplorer cette transgression v et qu'ainsi ils persistèrent à détester, devant Dieu, comme- une horrible idolâtrie, ce qui n'était qu'une simple manifes- (1) Page 20. (2) Page 20.