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183 V'ame doit être unie. Il conjecture que cet organe immédiat des opérations de notre ame doit être d'une prodigieuse mo- bilité et. d'une nature analogue à celle du feu et du fluide électrique ; il l'appelle une petite machine éthérée, et c'est, selon lui, par cette petite machine éthérée que les objets agissent sur l'ame et que famé agit sur le corps dans la vie actuelle. La mort rompt cette communication du siège de l'ame avec les sens et des sens avec le monde que nous con- naissons. Mais la nature du siège de* l'ame, la nature de cette petite machine éthérée est telle qu'elle est incorruptible, et qu'elle n'est atteinte en rien par l'action des causes qui amènent la dissolution du corps grossier. Dans ce nouvel état, l'homme conserve son moi, sa personnalité. Il garde le sou- venir de son existence passée dans celte existence nouvelle. Il garde ce souvenir parce que la machine éthérée à la- quelle l'ame est unie ayant été longtemps en communication avec les sens du corps grossier qui vient de se dissoudre, elle a conservé quelques-unes des déterminations des fibres de ce corps, et c'est grâce à ces déterminations dont elle con- serve la trace que l'homme dans la vie future gardera la mé- moire de sa vie passée, et par conséquent la personnalilé. Car sans la mémoire qui nous atteste que dans une vie nou- velle nous sommes ce même être qui dans une vie passée a existé, moins heureux, moins parfait, moins développé, il n'y a plus de personnalité, et l'immortalité devient pour nous la plus insignifiante des choses. Elle est pour nous comme si elle n'existait pas, comme le dit fort bien Charles Bonnet. « L'être vivant qui passerait à un état plus heureux sans con- server aucun souvenir de son état précédent, ne serait point, par rapport à lui, le même être, parce qu'il ne serait point, par rapport à lui, la même personne. » Aussitôt que cette machine éthérée avec l'ame qui y est unie d'une manière indissoluble, sera séparée par la mort du corps actuel, aussi-