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173 \ieux professeur, et nous analyserons en quelques lignes une partie de ce qu'il en dit longuement : « Moral et pédant, honnête, respectable et risible, grave et ridicule, tout farci de latinité et d'ancienne Rome, pudibond à l'excès, mais bon homme au demeurant et plus harangueur que sévère. Le malheureux avait sur le nez une verrue sur laquelle parfois une mouche voulait obstinément se poser malgré l'impatiente colère du maître. Cette verrue, continue l'écolier, était de la grosseur d'un pois chiche, et surmonlée d'une petite houppe de poils très délicats, très hygrométriques aussi, car j'avais remarqué que, selon l'état de l'atmosphère, ils étaient plus roides ou plus bouclés. » Enfin, voici qu'à la suite de mille divagations, l'écolier arrive à une fort jolie histoire de hanneton : nous demandons la permission de la rapporter encore. t- C'était le temps des hannetons. Us m'avaient bien di- verti autrefois, mais je commençais à n'y prendre plus de plaisir. Comme l'on vieillit ! « Toutefois pendant que, seul dans ma chambre, je faisais mes devoirs avec un mortel ennui, je ne dédaignais pas la compagnie de quelques-uns de ces animaux. A la vé- rité, il ne s'agissait plus de l'attacher à un fil pour le faire voler, ni de l'atteler à un petit charriot ; j'étais déjà trop avancé en âge pour m'abandonner à ces puériles récréa- tions 5 mais penseriez-vous que ce soit là tout ce qu'on peut faire d'un hanneton ? Erreur grande ; entre ces jeux enfantins et les études sérieuses du naturaliste, il y a une multitude de degrés à parcourir. « J'en tenais un sous un verre renversé. L'animal grimpait péniblement les parois pour retomber bientôt, et recommencer sans cesse et sans fin. Quelquefois il re- tombait sur le dos : c'est, vous le savez, pour un hanneton