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\ieux professeur, et nous analyserons en quelques lignes
une partie de ce qu'il en dit longuement : « Moral et
pédant, honnête, respectable et risible, grave et ridicule,
tout farci de latinité et d'ancienne Rome, pudibond à
l'excès, mais bon homme au demeurant et plus harangueur
que sévère. Le malheureux avait sur le nez une verrue
sur laquelle parfois une mouche voulait obstinément se
poser malgré l'impatiente colère du maître. Cette verrue,
continue l'écolier, était de la grosseur d'un pois chiche,
et surmonlée d'une petite houppe de poils très délicats,
très hygrométriques aussi, car j'avais remarqué que, selon
l'état de l'atmosphère, ils étaient plus roides ou plus
bouclés. » Enfin, voici qu'à la suite de mille divagations,
l'écolier arrive à une fort jolie histoire de hanneton :
nous demandons la permission de la rapporter encore.
   t- C'était le temps des hannetons. Us m'avaient bien di-
verti autrefois, mais je commençais à n'y prendre plus
de plaisir. Comme l'on vieillit !
   « Toutefois pendant que, seul dans ma chambre, je faisais
mes devoirs avec un mortel ennui, je ne dédaignais pas
la compagnie de quelques-uns de ces animaux. A la vé-
rité, il ne s'agissait plus de l'attacher à un fil pour le faire
voler, ni de l'atteler à un petit charriot ; j'étais déjà trop
avancé en âge pour m'abandonner à ces puériles récréa-
tions 5 mais penseriez-vous que ce soit là tout ce qu'on
peut faire d'un hanneton ? Erreur grande ; entre ces jeux
enfantins et les études sérieuses du naturaliste, il y a une
multitude de degrés à parcourir.
   « J'en tenais un sous un verre renversé. L'animal
grimpait péniblement les parois pour retomber bientôt,
et recommencer sans cesse et sans fin. Quelquefois il re-
tombait sur le dos : c'est, vous le savez, pour un hanneton