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dans son corps comme librarius. C'est ce que nous apprend la der-
nière lignede son épitaphe, oubliée, sans doute, par le quadratarius
qui la grava, et mise après coup hors de sa place naturelle, et en plus
petits caractères : LIBRARIVS, EIVSDemLEGMmis. Nous avons bien
peu de données sur la nature de cet emploi militaire, dont notre
inscription est à peu près la seule qui fasse mention d'une manière
précise (1). Nous ne possédons sur cet objet, chez les auteurs
anciens, d'autre notion que celle fournie par Végèce, lorsqu'il dit
fort laconiquement : Librarii, quod in libros référant rationes ad
milites pertinentes (1).
   Cette explication, comme on voit, est peu satisfaisante, et nous
laisse encore dans le vague. En nous apprenant que ces librarii te-
naient des registres concernant les soldats, elle ne nous fait point
connaître, si ces écritures n'avaient pour objet que la comptabilité,
ou s'ils s'étendaient aussi à des détails personnels, aux gardes, et,
en général, à tout ce qui regardait le service. Nous ignorons éga-
lement ce que les librarii pouvaient avoir de commun avec les
commentarienses dont on trouve la dénomination dans les auteurs
et sur les monuments épigraphiques, toutefois sans qu'il en résulte
pour nous de grandes lumières, mais qui certainement tenaient des
écritures relatives aux soldats ; il en est de même d'autres employés

XXX. YLP. V. Le savant Eckliel (Doctr. num. va., tom.VII, p. 168) regarde
ces monnaies comme une démonstration de ses forces, faite par Sévère lors-
qu'il marcha contre Pescennius Niger; et cette explication, pour la date du
moins, convient parfaitement aux outres médailles où on lit l'indication du
premier consulat et de la première puissance tribunitienne, TR. P. COS. Mais
il n'y a rien de semblable sur la médaille de la XXXe légion : le champ est
donc plus ouvert aux conjectures; et l'on peut, sans invraisemblance, mettre
l'époque de cette médaille après la défaite d'Albin, et y voir une récompense
accordée à un corps dont la valeur, dans celte lutte, avait servi utilement
le concurrent qui resta vainqueur. Ajoutons qu'il serait difficile de trouver
vers ces temps là une autre guerre dont nos contrées auraient été le théâtre,
ce que paraît supposer la mort de Venuslus et sa sépulture à Lugdumim.
   (1) Une inscription du recueil de Gruler (p. DLXIII, 1) parait apparlemï'
aussi à un librarius de la VIIe légion.
   (,2) Institut, rei mililaris, II, !•