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83 Il était évident que cet élégant jeune homme n'avait pas îa moindre notion de l'art musical. Le temps s'écoula de la sorte fort agréablement, et il était plus de minuit quand M. Sparkins demanda qu'on lui fît ame- ner son cheval. On voulut céder à sa demande seulement lors- qu'il eut promis de renouveller sa visite le dimanche suivant. — Mais, peut-être, suggéra mistress Malderlon, M. Sparkins accepterait-il de venir demain avec nous au théâtre, où M. Mal- derlon a le projet de conduire ses filles pour assister à la re- présentation de : « Saint-Georges et le Dragon ». Sparkins s'inclina et promit de rejoindre la famille dans la loge n° 48, pendant la soirée suivante. — Nous ne voulons pas disposer de votre matinée, dit miss Thérésa d'un air de syrène. Maman a le projet de nous con- duire dans plusieurs magasins pour faire des emplettes, et nous savons que les gentlemen se soucient peu d'accompagner les dames en de telles excursions. Sparkins s'inclina de nouveau, et déclara qu'il serait heureux de pouvoir accompagner ces dames en quelque cir- constance que ce fût ;mais qu'il ne pourrait avoir ce plaisir demain dans la matinée, parce que des affaires importantes devaient prendre son temps. A midi, le jour suivant, la voiture attendait devant la porte d'Oak-Lodge pour conduire mistress Malderton et ses fdles à la Cité. Les jeunes miss charmèrent l'ennui du trajet en parlant avec d'emphatiques éloges de M. Horatio Sparkins, et de l'im- patience où elles étaient de se retrouver avec lui. Après avoir successivement conduit les dames Malderlon dans plusieurs magasins de premier ordre, l'équipage s'arrêta devant une mesquine boutique dont la devanture sale et né*