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fut ainsi qu'il préludait au règne d'absolutisme glorieux de
Louis XIV.
    Dès ce moment, la politique des Capétiens prend une hau-
teur de vues ambitieuses, un ascendant de gloire conqué-
rante, qui devaient finir par soulever l'Europe contre elle.
On ne se contente plus de guerroyer pour quelques provinces
voisines. A l'exemple de Rome envahissante, on étend au
loin ses armes victorieuses. Autrefois, les guerres de palais
et de famille occupaient la vie tout entière d'un roi de France.
On craignait, on ménageait les orgueilleuses prétentions d'un
vassal. Mais LouisXIVne déguise plus ses projets de monar-
chie universelle : il froisse avec intention les intérêts de l'Au-
triche, de l'Angleterre et des plus puissants états. Les Bour-
bons de France imposent des rois à l'Espagne, à l'Italie, à
Naples. Un petit-fils de Louis XIV, le duc d'Anjou, triomphe
de l'archiduc son compétiteur; Philippe V saisit le scep-
tre de Charles-Quint et de Philippe II; les victoires de Ven-
dôme lui frayent le chemin au trône, et lui en donnent l'in-
vestiture. D'effroyables revers devaient suivre de si éclatants
succès. Louis XIV meurt après avoir signé une paix hono-
rable. Mais ses derniers efforts pour soutenir des guerres
malheureuses, ont épuisé la France d'hommes et d'argent.
Les saturnales et les prodigalités de laRégence mettent le com-
ble à la misère du peuple. Le mécontentement général, je
ne sais quel besoin de changement et de déplacement, quelle
soif d'innovations sociales et politiques se manifestent dans
toutes les classes d'Etat. Longtemps le volcan révolution-
naire fermente et couve sous Louis XV; il éclate sous
Louis XVI.
    De cette grande ère d'écroulement monarchique com-
 mencent les longues infortunes des derniers Bourbons de la
 troisième race, infortunes qui rappellent celles des Stuarts.
 Après bien des vicissitudes politiques dont nous avons été