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12 Oh! voilà ce qui rend la pensée inquiète, 0 vierges, ce qui fait que vous penchez la tète, Que vous mouillez de pleurs le voile virginal ! Voilà pourquoi, mon Dieu, les mères alarmées Ont beau presser le front de leurs filles aimées. Quand leflambeaus'allume à l'autel nuptial ! Ainsi je me souviens qu'à vos noces, Madame, Votre œil ému laissa déborder de votre ame Une larme d'argent que vous vouliez cacher ; Larme dont s'embellit la candeur des fiancées, Qui filtrait à travers vos paupières baissées, Comme l'eau qui scintille aux mousses du rocher, Larme ! source secrète au dehors épanchée, Sève qui monte et bout dans les rameaux cachée, Et ruisselle au printemps des arbres et du cœur. Rosée intérieure, et qui fait que la vie A seize ans est humide et que l'ame estfleurie! Seize ans! l'aube du jour, l'heure de la fraîcheur ! Jean STKUSIE,