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DR L'ANTIQUITÉ A LA RENAISSANCE 439 nomie présente une remarquable individualité. La forme de la tète est tellement caractéristique qu'elle prouve d'une manière indubitable au spectateur qu'il se trouve en face d'un portrait fidèle, le seul du Moyen Age que nous ayons à Rome. Quand les papes quittèrent la ville pour s'installer à Avi- gnon, la sculpture fut, par cela même, réduite à néant. Seul, au xive siècle, un nom subsista, celui de Marcus Romanus, qui vivait vers 1317. Et encore ne trouve-t-on de lui qu'une statue de saint Siméon le Prophète, placée dans l'église de ce nom à Venise (1). Vasari dit qu'un élève de Giotto, Pietro Cavallini (1364) serait l'auteur du crucifix miraculeux qui adressa la parole à sainte Brigitte. Mais Vasari se trompe, car cette oeuvre est d'une école toute différente. Ce ne peut être davantage Pietro Cavallini qui aida Arnolfo à exécuter le ciborium de Saint-Paul (1285), car on a des documents prouvant que cet artiste travaillait alors à Naples aux gages de Charles d'Anjou. Deux seuls noms de sculpteurs romains ont survécu au xv e siècle : Paolo Romano et Gian Cristoforo. Filarète, dans son traité inédit de l'architecture, dit que Paolo était orfèvre également et concourut à l'exécution des statues en argent des douze apôtres de l'autel de Saint-Pierre, qui furent détruites pendant l'épouvantable sac de Rome en 1527. Paolo est également l'auteur de la statue de saint Paul du pont Saint-Ange, faisant face à la Piazza. Cette statue, sculptée pour le pape Pie II, Piccolomini, était, à l'origine, placée devant la chapelle de Sixte IV à Saint- (1) Cf. les éloges que Ruskin décerne à cette statue. Stones of Venice, t. II.