page suivante »
84 LA CHAPELLE DE SAINT-ROCH A CHOULANS sonne à l'abri, se reconnaissait spontanément responsable de la correction infligée à Lanchenu. Cet homme l'avait insulté gravement dans son propre hôtel (1), et il avait voulu en tirer vengeance; seulement, les émissaires dont il avait armé le bras s'étaient acquittés un peu trop vigou- reusement de leur tâche. Les huit arquebusiers auteurs de la bastonnade et le premier échevin, Nicolas Prost de Grange-Blanche, impli- qué, lui aussi, dans les poursuites, passèrent également la frontière en temps opportun et se laissèrent condamner par contumace. L'arrêt fut rendu le 31 juillet 1666 ; il était d'une sévérité extraordinaire. Laurent de la Veuhe était condamné à avoir la tête tran- chée et à payer 12.000 livres de dommages-intérêts à Lanchenu. En vertu de la même sentence, on le dépouil- lait de ses titres de noblesse, de sa charge de trésorier de France ainsi que de tous ses biens; enfin, son hôtel de Bellecour — situé sur le tènement de Rontalon, compris entre les limites actuelles des rues du Plat et du Peyrat et des quais Tilsitt et des Célestins — devait être rasé, avec défense de le reconstruire à l'avenir. Le premier échevin, Nicolas Prost de Grange-Blanche, reconnu le complice du prévôt des marchands, et les huit arquebusiers étaient traités non moins durement. On condamnait le premier à être pendu; les autres,-à être roués vifs. Cet arrêt fut exécuté en effigie sur la place des Terreaux, (1) Le prévôt des marchands avait adressé de vifs reproches à Lan- chenu, parce que celui-ci, après avoir fait une promesse de mariage à une dame Faure, veuve d'un neveu de Laurent de la Veuhe, avait épousé M llc Michon. Lanchenu n'avait répondu que par des injures.