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                   LH PROFESSEUR OI.LIKR                   189

la sollicitude et la sagesse, la douceur, le tact et surtout
l'inépuisable bonté de ce grand savant doublé d'un homme
de bien.
    Fréquemment en butte à des attaques violentes, à des
polémiques passionnées, fort de son droit, de sa conscience,
de sa probité, Ollier n'eut jamais pour ses détracteurs l'om-
bre d'une rancune, la velléité d'un ressentiment : ces mes-
quineries étaient indignes de son caractère. Il faisait le bien
pour lui-même, rendait service par bonté naturelle, par
besoin d'obliger les autres, mais n'attendait aucune recon-
naissance. Heureux quand il la rencontrait, il n'éprouvait
pas d'étonnement à ne point la trouver, et la satisfaction
d'avoir été utile et bon était sa récompense.
    Sa charité et son désintéressement étaient dignes de sa
situation et de son caractère. Au début de sa carrière, s'il
en avait eu les moyens il se lût uniquement consacré à la
science, refusant toute clientèle. 11 eut toujours pour
idéal la recherche scientifique et son culte pour elle fut tel
que peu après son entrée à l'Hôtel-Dieu, il proposa à l'Ad-
ministration de s'engager à ne voir aucun malade en dehors
de son service hospitalier, si elle consentait à lui servir un
appointement annuel de quinze mille francs, qui le mettrait
à l'abri des soucis matériels. Cette proposition faite à M. de
Pommerol ou à un de ses collègues, parut tellement désin-
téressée, tant le titre de major avait de prestige à cette épo-
que et assurait une situation prépondérante à son titulaire,
qu'elle ne fut pas prise au sérieux et aucune suite n'y fut
donnée.
   Ollier avait, pour faire accepter ses conseils aux malheu-
reux des délicatesses touchantes. Un trait le peindra mieux
que de longues phrases. Un praticien de ses amis, le doc-
teur L... soignait un employé atteint de double fracture de