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SAINT-RAMBKRT-Si; R-I.OIRE 127 A propos de châsses et de reliquaires, M. Ch. Signerin a composé quelques-unes des meilleures pages de son livre. L'archéologue s')- révèle à côté de l'homme de goût et, ce qui est beaucoup moins banal, on y entrevoit un curé- appliqué à ne rien négliger des richesses artistiques de sa sacristie, soigneux de les entretenir, très légitimement fier de les produire. Il est juste, cependant, malgré une bonne foi évidente d'autre part, de sauvegarder les droits de M. Chambeyron, ancien vicaire de Notre-Dame à Saint- Etienne, curé de Brignais. Le premier, dans la Revue du Lyonnais, cet ecclésiastique érudit a publié la lettre de Louis IX au chapitre du Puy-en-Velay, authentiquant la sainte Epine remise à l'évèqne Bernard pour la basilique ( i ) . La pièce n'est donc pas inédite comme en est persuadé M. l'archiprétre. Que dirait-il, à propos du bras-reliquaire de Veauche, dont sa finesse de tact a deviné la parité de fabrication avec une jolie monstrance de Saint-Rambcrt, si on lui suggérait un autre rapprochement ? Un unique ouvrier les a ciselés, le même donateur ne les aurait-il pas offerts ? L'évêque du Puy, Jean de Bourbon, était prieur de Veauche aussi bien que de Saint-Rambert ; est-ce qu'il n'aurait pas exercé sa munificence en faveur de ses deux bénéfices limitrophes ? Je suis confus de mon incompétence, en finissant, et de ne donner à l'illustration de ce bel ouvrage que des éloges sin- cères, sans les appuyer sur les plus convaincantes raisons. M. Marthoud jouit d'un talent que son patriotisme rend encore plus délicat; l'exactitude et le pittoresque de ses des- sins n'en sont pas les moindres attraits, et c'est pour un écri- vain une bonne fortune que de rencontrer à ses côtés un collaborateur aussi dévoué et aussi clairvoyant. J.-B. VANEL. (1) Revue du Lyonnais, V e série, T. XIII, janvier 1892.