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              L ECRIVAIN   CLAUDE DU VERD1KR               j I

eeaux sur différents sujets; et comme, à ce moment-là
même, il imprimait sa Bibliothèque, il y inséra tout au long
deux des rapsodies de son fils.
    Claude vient enfin s'installer à Lyon vers 1585 ; il avait
déjà un nom, quand d'autres ne sont encore que des éco-
liers, et il ne manquait pas de gens pour prédire que ce-
jeune homme irait très loin. Hélas! sa renommée naissante
vint brusquement s'achopper à un livre qui le couvrit de
ridicule. Il fit imprimer, en 1586, sa Censure de presque
tous les auteurs, où, sans égard à la modestie que lui impo-
saient sa jeunesse et son inexpérience, il maltraitait ceux
qui ont écrit dans tous les genres avec une incroyable
témérité. Ces impertinences furent aussitôt relevées dans
une sorte de pamphlet, auquel un de ses admirateurs
répondit par une apologie en règle. Mais cette malencon-
treuse Censure ne lui en fit pas moins le plus grand tort.
On ne voit pas qu'il ait osé depuis rien publier. Ainsi finit,
avant d'arriver à la maturité, un écrivain dont les débuts
avaient été, ou avaient paru si pleins de promesses. Je ne
parle pas de ces petits vers destinés à louer le livre d'un
ami, et demandés à la banale complaisance de Claude du
Verdier: nous en rencontrerions encore dans les Å“uvres
de Gilles de Moncourt, de Claude Duret, etc. Mais cette
littérature est au-dessous du rien.
   Précisément l'année où Claude du Verdier publia la
Censure, son père fut frappé d'un coup terrible, et vit
mourir sept de ses enfants, tous emportés en deux mois
par une épidémie de peste. Il quitta la maison de Château-
Gaillard, qui ne lui rappelait plus que de lugubres souvenirs,
et acheta celle de Beauregard, bâtie à la montée du Gour-
guillon sur l'emplacement d'une recluserie. Il s'y réfugia
 avec sa seconde femme Philippe Pourrat, son fils Claude,