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DK L'ANTIQUITÉ A LA RKNAISSANCK 279 rent. Quelques-uns, des derniers jours de la République à la fin du règne d'Adrien, employèrent des sommes im- portantes à des acquisitions de statues. Parmi les plus célèbres de ces collectionneurs de l'art grec, on rencontre Terentius Varron, appelé le plus instruit des Romains et sur lequel Pline donne de nombreux renseignements ( i ) ; Lucullus, ami d'Arcésilaus, qui travaillait pour ce patri- cien, à une Félicité qu'on devait payer six millions de sesterces et qui avait sculpté pour Varron un groupe en marbre d'un seul bloc représentant des Cupidons ailés jouant avec une lionne. Lucullus, dont Cicéron vante à plusieurs reprises le savoir et le goût, fit transporter d'A- pollonia à Rome une statue haute de trente coudées, ayant coûté cinquante talents. Comment oublier Verres qui organisa, en Sicile, un pillage en règle, secondé par deux artistes de Cibyra, Tlépolême et Hiéron que Cicéron, dans sa seconde Verriue, dénomme chiens de chasse du procon- sul : Canes venaticos diceres (2) ? Marcus Vipsanius Agrippa établit en un an à Rome cent fontaines, qu'il fit orner de cent cinquante statues. iEmi- lius Scaurus, édile, décora de trois mille statues le théâtre provisoire qu'il construisit pour les jeux publics. Jules César réunit une grande quantité d'ivoires, de bronzes et de pierres gravées. Mécènes, le patron d'Horace et Pompée aimèrent aussi la statuaire. Pompée, qui fit édifier à Rome le premier théâtre en pierre pouvant contenir quarante mille spectateurs, tint à ce qu'il fût orné de maintes sculptures par des artistes dont les noms sont par malheur perdus. (1) L. xxxv, 45, 2. (2) Cicéron. In Verr. Act. 11, lib, 4.