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332 PIERRE ESKRICH il y avait de diversité dans les ouvrages qu'on pouvait lui attribuer; l'inégalité de la gravure nous portait à voir en lui plutôt un dessinateur qu'un graveur, et nous nous étions arrêté à cette conclusion. Une longue étude des éditions illustrées de l'imprimerie lyonnaise au xvi e siècle et la recherche des tailleurs d'his- toires qui ont excercé à Lyon en ce temps-là , nous ont conduit à assigner à Eskrich une plus large place dans l'his- toire de la décoration du livre à Lyon. Bien qu'il y eût quelque hardiesse à exprimer cette opi- nion, nous l'avons fait dans notre notice de Bernard Salo- mon ( i ) , mais c'est, il y a deux ans, en 1898, que nous nous sommes décidé à exposer notre sentiment sur cet artiste dont la vie a été si agitée, dont l'œuvre est si divers, et l'on peut dire si étrange (2). Nous nous sommes engagé toutefois avec prudence dans cette voie, et, tout en affirmant que, « pour nous, Pierre Eskrich, dont le surnom était Cruche ou Vase ou Du Vase, est le même que Moni, et que, pour nous aussi, les initiales P. V. désignent Pierre Vase, c'est-à -dire Pierre Eskrich (3) », nous avons fait alors quelques réserves. Nous ne pouvons pas ne pas dire que nous n'avons pris la résolution d'attribuer à Eskrich cette personnalité nou- velle si imprévue qu'après avoir été mis en possession par M. Alfred Cartier, de Genève, de documents tout à fait inat- tendus, découverts par celui-ci dans les Archives de Genève, documents qui nous ont permis de mettre fin à toute incer- titude quant à l'origine de notre graveur et à la première (1) Bernard Salomon, peintre et tailleur d'histoires à Lyon au XVIe siècle, 1897, p. 82 et 83. (2) Voir Graveurs sur bois à Lyon au xvi e siècle, 1898. (3) Graveurs sur bois, p. 105.