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MADAME ANTONIA BOSSU 467 vers plein de sentiment et d'idées ; et au-desus des tableaux évoqués par cette poésie douce et harmonieuse nous sentons planer l'âme du poète, une âme exquise et bonne, ardente et aimante, désireuse de se donner toujours, quand même « assez forte de ses souffrances et de ses dou- leurs pour avoir pu atteindre le calme du philosophe et la résignation du sage », âme qui s'ouvre large et généreuse comme une voile blanche, à tous les souffles purs, â toutes les nobles brises qui peuvent la faire voguer sur la mer de l'idéal. ' Telle fut l'artiste, telle fut la femme. Devant les flots de la Méditerranée qu'elle aimait tant, â l'ombre des cyprès, sous le ciel éclatant de Provence, parmi des chants d'oiseaux et des parfums de roses, son âme de poète a quitté doucement la vie, dans ce Menton qu'elle avait si bien chanté, et est montée auprès du Dieu, en qui restaient ses espérances, sur les ailes de l'harmonie et de l'amour. Avec le poète Camille Roy, nous dirons à celle que Chebroux appelait une nouvelle Desborde-Valmore : « Vous avez bien rempli votre tâche, dormez en paix sous la terre et vivez dans l'infini. » Jean BACH-SISLEY. Voir sur M m e Bossu l'article de M. Vingtrinier Revue du Siècle, mai 1898; l'Etude de G. de Fusty ; Figures de ce temps, M me Bossu ; la brochure d'Hippolyte Buffenoir: les Femmes de notre temps.