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270 LA SCULPTURE A ROMK empruntèrent une partie de sa raideur, de sa.sécheresse ainsi que sa précision dans les contours. Mais loin de s'appuyer sur des données architectoniques ou linéaires mathémati- ques et immuables, l'art étrurien s'appliquait à imiter la nature, donnant essor à la liberté individuelle. Pendant qu'en Egypte et en Grèce l'art servait à décorer les édifices publics, en Etrurie, où la pénurie architecturale était complète, faute de monuments, sa nature fut plus intime ; il ne ser- vait guère qu'à produire des vases, des miroirs, des joyaux. Aux beaux jours de triomphe, quand le style toscan attei- gnait toute sa beauté et sa pureté, les sculpteurs étrusques, au témoignage de Vitruve, exécutèrent bien des statues de bronze doré ou de terre cuite ( i ) , pour orner le fronton des temples. On les vit aussi couler ou estamper des plaques métalliques chargées d'ornements, graver en relief, orner des sarcophages de combats ou de processions funèbres, de portraits de morts illustres en grandeur naturelle, figures bien proportionnées et sans roideur, ou enfin d'esquisses grossières et frustes, — obesi et pingues Elrusci, — avec des têtes énormes, des corps gonflés, des membres dispropor- tionnés (2), comme on en peut examiner de nombreux spé- cimens dans la collection si précieuse du Louvre et dans les musées de Pérouse, Chiusi et Volterra. Le célèbre Loup du Capitole à Rome, et la Chimère de la galerie des Offices à Florence montrent d'une manière éclatante l'habileté des artistes de cette époque à représenter les animaux qu'ils \ étudiaient sur les victimes immolées par les augures. Le second style étrusque, que nous appellerons le style (1) Omantque signis fictilibus aut xreis inauratis earum fastigia Tuscanico more. (2} Voyez Momnisen.