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60                 LA VERRERIE DE ROANNE

connoissances qu'ils ont acquises, que la verrerie qu'ils se
proposent d'entreprendre aura un plein succès, ou qu'au
moins si elle éprouve les mêmes malheurs que les précé-
dentes, eux seuls en souffriront sans entraîner dans leur
ruine d'autres particuliers trop confiants. Ainsi, M r , en
jugeant cet établissement utile et nécessaire, je crois qu'on
ne peut mieux le confier qu'à des gens entendus, riches et
en réputation de probité.
   Quant à son utilité, elle est certaine et démontrée depuis
la chute de la verrerie de Roanne, il n'y en a point dans
toute la généralité, il s'en étoit élevé une à un lieu nommé
Beauregard sur les confins de laDombes, elle est tombée, de
sorte qu'on tire à présent les bouteilles à Lyon de cantons
très éloignez, qu'elles y sont rares et fort chères, une verre-
rie ne peut être mieux placée qu'à Givors. C'est au bord du
Rhône, le transport en est aisé et facile à Lyon quoy qu'en
remontant et se fait dans des petits bateaux traînez par un
homme seul. Cette denrée qui deviendra par là plus abon-
dante dans la ville, baissera par conséquent de prix, toutes
les opérations se feront avec du charbon de terre, de sorte
que la consommation du bois n'en sera pas plus grande, ainsv
je ne vois dans cette proposition que de l'avantage pour
la ville et, pour la province, nul inconvénient.
   Reste à considérer l'état de la verrerie de Roanne et de
ses entrepreneurs : je conçois que leur situation est à plaindre
et encore plus celle de leurs créanciers, mais il me paraît
difficile d'y apporter remède.
   Je crois qu'on peut regarder cette entreprise comme aban-
donnée depuis l'arrest de subrogation au sr de Marvilly du
23 mars 1748. Depuis ce temps, qui est de plus d'une année,
il n'a rien fait pour rétablir la verrerie que de chercher des
associez qui seraient de nouvelles dupes et a échoué partout,