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DK L'ANTIQUITÉ A LA 1ŒNAISSANCI- 447 Rome de contempler, de réfléchir et de comprendre : de contempler avec des yeux d'artiste; de réfléchir avec une naïveté sincère et convaincue et de comprendre, de com- prendre toutes les Romes, qui dans l'antique cité se réunis- sent, se superposent pour former les éléments magnifiques et divers d'une seule ville. « Non omnibus una, nec diversa tamen... » Ces pierres des aqueducs, ces arcs de triomphes impé- riaux, ces moellons des palais du Palatin ne sont-ils pas, en quelque sorte, l'œuvre continuée de la nature et comme les gardiens des ombres d'autrefois : harangues de Cicéron, esprit d'Auguste, pureté des prêtresses de Vesta, servantes du feu sacré, majesté des Pères conscrits, dont ici seule- ment se peut comprendre faîtière dignité ? Cette Ville faite de tant de mondes divers, demande, semble-t-il, plusieurs études. Et pourtant, elle est une. Elle se poursuit dans le temps avec des renouvellements incessants. Elle est géné- rale ; tout s'y concentre sans s'y déformer. De toutes parts, sculpteurs, peintres, savants, y affluent, s'y inspirent, y laissent des œuvres surhumaines. Les diverses époques qui l'ont créée, les foules universelles qui l'ont habitée se sont comme fondues dans son enceinte, ont reçu pour ainsi dire l'estampille de son étonnante originalité. Ah ! qu'il ne faut pas voir en Rome un musée de ruines successives ! Cette Ville est, quoi qu'on en ait dit et qu'on en dise, douée d'une vitalité singulièrement développée : telle une vieille forêt dont les antiques branches se couvrent sans cesse de bourgeons nouveaux. Tout se tient à Rome ; tout se continue et se perpétue : les souvenirs et la race. Ne retrouve-t-on point au '1 raste- vere des types dont on peut admirer les ancêtres, les ori- ginaux, sur le bas-relief de la colonne Trajane, spirale im-