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PENDANT LA PERIODE REVOLUTIONNAIRE 419 cérémonie, le serment civique du corps des Instituteurs de la ville. L'un d'entre eux, nommé Pclzin, qui fut aussi journaliste, prononça à cette occasion un long discours emphatique, comme tous ceux de cette époque, dans lequel il glorifiait la patrie, la cité, le maire Savy et toute la Muni- cipalité. Mais, le 10 mai, la ville de Lyon ayant été par- tagée en 30 cantons, et le faubourg de la Guillotière se trouvant rattaché à la ville, des troubles violents s'élevèrent dans ce faubourg dirigés contre les officiers municipaux. Ceux-ci, le maire en tête, crurent devoir se rendre à une assemblée très nombreuse qui se tint le 23 mai, jour de la Pentecôte, pour se disculper. Mais ils ne le purent pas. L'un d'eux fut étendu par terre d'un coup de crosse, un autre traîné par son écharpe, plusieurs reçurent des soufflets et ce fut à grand'peine que le maire très ému échappa aux coups de bayonnette qui le poursuivirent. Pendant ce temps-là , l'Académie tenait tranquillement une séance le 18 mai, dans laquelle Bollioud-Mermet, le doyen des Académiciens, lui communiquait quelques réflexions sur les litres de noblesse. Il en signala surtout les fausses prétentions, les abus et les ridicules; il conclut que la véritable noblesse est dans le cœur plutôt que dans les titres, qu'elle doit se manifester par des sentiments d'hon- neur et par un zèle constant à pratiquer la vertu. Certes, on ne pouvait rien dire de mieux. Mais, ce qu'il y eut de piquant, c'est que, Bollioud-Mermet ayant la vue fatiguée, la lecture de son travail fut faite par l'abbé de Castillon, membre de la Noblesse, et qu'un mois après, Jour pour jour, l'Assemblée nationale, qui avait déjà supprimé les privilèges des nobles, dans la nuit du 4 août 1789, décrétait l'abolition de toutes les distinctions honorifiques, ordres, titres, livrées, armoiries, etc. Et l'on ne tarda pas à en tenir compte,