page suivante »
426 L'ACADÉMIE DE LYON Les choses ne se passèrent point tout à fait comme la pre- mière fois. Le nouveau maire avait écrit à l'Académie pour la prévenir qu'il ne la recevrait pas à part mais bien en présence de tout le Conseil de la commune assemblée. Elle délibéra rapidement. En l'absence de Jars, le Directeur, qui était parti pour la campagne, elle pria Collomb, l'un des plus anciens, de faire le double compliment au Maire et à la Municipalité. Voici dans quels termes il s'exprima en s'adressant d'abord à Vitet : « Monsieur, le devoir et l'inclination se réunissent à l'honneur qu'a aujourd'hui l'Académie de venir applaudir, avec empressement, à la confiance méritée dont tous les citoyens viennent de vous donner de nouvelles preuves. « Votre patriotisme, votre équité et vos lumières sont les titres solides qui justifient leur choix, qui assurent leurs intérêts, leur bonheur, dans cette ville. C'est à ces grands caractères, Monsieur, à l'éloge des qualités de votre cœur et de votre esprit, que l'Académie consacre le tribut de son hommage et de son admiration. » Puis, se tournant vers les membres du Conseil de la commune : « Messieurs, réunir nos suffrages à ceux de tous les citoyens, applaudir à leur choix, c'est un devoir que l'Aca- démie s'empresse de remplir. Protecteurs d'un peuple libre et de ses droits, administrateurs de ses lois, votre mérite, vos vertus, la sagacité de vos vues vous ont proclamés pères de la Patrie. Qui mérita mieux que vous, Messieurs, ce titre glorieux! Vous nous avez procuré l'abondance au milieu de la disette, la sûreté dans les temps les plus criti- ques, et nous vivons tranquilles à l'abri de votre vigilance. L'Académie, qui se félicite de voir deux de ses membres se succéder à la tête de la Municipalité de la seconde ville du royaume, ose espérer de votre amour pour les sciences,