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412 L'ACADÉMIE DE LYON une année aussi désastreuse que celle-ci et dans un moment où les députés de la Nation étaient assemblés pour régler les plus grands intérêts, il était difficile de penser à un autre sujet, qu'il ne l'était pas moins de s'arrêter sur ce qui serait convenable de dire, bien que rien ne fût encore décidé à cet égard. Sur quoi, il a été proposé de s'en tenir à une idée qui a paru la plus simple, celle de peindre sur le tableau « la France appuyée sur une ancre, et, autour d'elle, tous les attributs de l'Espérance », avec cette devise : La France espère tout sous le meilleur des rois. Cette idée ayant été unanimement adoptée, elle a été transcrite, et MM. les Officiers de l'Académie ont été sur le champ la présenter au Consulat, qui en a paru satisfait et qui les a priés d'en faire à l'Académie ses remerciements. Le 7 juillet 1789, commence le second semestre de l'année. L'abbé Rozier a remplacé Vasselier comme direc- teur. Sous sa présidence, il y eut peu d'événements graves discutés dans les séances de l'Académie. Ce sont les tributs littéraires et surtout scientifiques lus par les académiciens ordinaires, les travaux envoyés par les associés et dont il est rendu compte, les mémoires adressés pour les divers con- cours et analysés en séance, les inventions, les découvertes soumises au jugement de l'Académie, qui font presque tous les frais des séances. Il ne faudrait pas en conclure que la ville de Lyon ait joui d'un calme parfait pendant cette seconde moitié de l'année 1789. Il est remarquable en effet que la première séance, celle du 7 juillet, ne compte que sept membres pré- sents : la ville venait d'être le théâtre d'une sanglante émeute au quai Saint-Clair, sous le prétexte de la récente réunion des trois ordres en Assemblée nationale, et le désordre gagnait les campagnes environnantes, principa-